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Les producteurs agricoles et forestiers de l’Estrie veulent négocier collectivement les compensations et les conditions qui vont permettre de faire passer une voie ferrée de contournement autour de Lac-Mégantic. Ils veulent éviter des négociations de gré à gré entre le gouvernement fédéral, qui sera le maître-d’œuvre, et chacun des propriétaires.
Ottawa et Québec ont annoncé le 11 mai qu’ils investiront conjointement la somme de 133 M$ pour construire ce chemin de fer afin d’éviter un nouveau déraillement tragique comme en 2013. Quelque 44 propriétaires en zone agroforestière devront cependant composer avec de nouveaux rails qui nécessiteront du dynamitage par endroits. Le tracé retenu de 12,8 km passe par Nantes et Frontenac.
Négociation collective
Plusieurs étapes doivent être franchies avant la fin des travaux prévue pour 2022. « C’est plus compliqué que pour une ligne d’Hydro; les rails coupent la ferme en deux », illustre François Bourassa, président de la Fédération de l’UPA-Estrie. Ce dernier ne s’oppose pas à un projet de voie de contournement, mais voudrait pouvoir mener une négociation collective tripartite (Ottawa, la compagnie et l’Union des producteurs agricoles) pour s’assurer que les agriculteurs, les acériculteurs et les producteurs forestiers soient dédommagés adéquatement et n’aient pas de problème avec la compagnie de chemin de fer dans l’avenir. Pour l’instant, le président n’est pas certain de qui sera l’interlocuteur précis pour les négociations.
François Bourassa évoque le cas d’autres chemins de fer dans la région qui imposent des frais pour que des sentiers traversent leurs rails. « Un producteur n’est pas équipé pour négocier avec la machine gouvernementale fédérale », a assuré le président du Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec, André Roy, interrogé par Radio-Canada.
« Il y a des propriétaires qui ne veulent rien savoir de la voie ferrée », ajoute François Bourassa, qui anticipe que certains ne voudront pas s’entendre et risquent alors d’être expropriés.
Deuxième BAPE
Les travaux ne commenceront pas immédiatement, mais des relevés géotechniques sont prévisibles. Selon la Fédération, aucune compensation n’est annoncée, contrairement à la pratique habituelle d’Hydro-Québec pour ce type de travaux.
Lors de l’annonce du 11 mai, le premier ministre Couillard a mentionné qu’il y aura une deuxième consultation publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Celle-ci devrait porter sur l’impact environnemental de la voie de contournement, et des modifications mineures pourraient être apportées au projet. Le premier rapport, qui se penchait surtout sur le tracé et l’acceptabilité sociale, recommandait le statu quo amélioré, avec des murs antibruit et de protection, ou une option de contournement qui a d’ailleurs été retenue par les gouvernements.
C’est la Central Maine & Quebec Railway, née des ruines de la Montreal Maine & Atlantic (MMA), qui sera propriétaire du nouveau tronçon et l’exploitera.