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Pas moins de 34 % des producteurs conventionnels de fraises ou de framboises interrogés ont l’intention de convertir au moins une partie de leurs champs à la régie biologique. Quant aux producteurs déjà certifiés, quelque 45 % d’entre eux veulent augmenter leurs superficies. Si tout cela se concrétise, les volumes produits pourraient donc augmenter de façon significative dans les années à venir.
C’est un des faits saillants de l’enquête menée en 2017 par le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+) auprès de 74 producteurs, dont 55 % d’agriculteurs conventionnels. Notons qu’en 2016; il y avait 524 producteurs de fraises et 568 producteurs de framboises au Québec.
Pour le moment, les superficies de production par entreprise sont moindres en biologique qu’en conventionnel avec une moyenne de 1,23 ha pour les fraises et de 0,4 ha pour les framboises. Cela représente en moyenne 31 % et 25 % du chiffre d’affaires des entreprises sondées.
« Les producteurs n’ont pas de mal à vendre leur production bio; l’offre est inférieure à la demande », a expliqué François Gendreau-Martineau, du CETAB+, lors de la journée provinciale de l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.
Prix plus élevés en bio
Les prix moyens des fraises bio en kiosque pour 2017 étaient de 7,50 $/kg, 4,60 $ en autocueillette et 6,96 $ en circuits courts. Le prix le plus élevé obtenu était de 8,84 $/kg. En conventionnel, les prix en saison variaient plutôt de 3,83 $ à 4,38 $ en moyenne au Québec.
Pour les framboises bio, les prix moyens oscillaient entre 9,11 $ et 19,14 $/kg, avec une pointe à 28 $/kg en kiosque. En conventionnel, on parlait plutôt de 7,15 à 9,25 $/kg.
Contrairement à ceux du secteur conventionnel, les producteurs bio ne font pas appel à la grande distribution, aux grossistes ou aux institutions pour écouler leurs fruits. Les principaux modes de mise en marché de cette production bio sont l’autocueillette, le kiosque à la ferme, les paniers d’agriculture soutenue par la communauté (ASC) ou la vente sur commande, les détaillants locaux, le marché public et le marché en ligne.
L’étude de 2017 montre par ailleurs que la production biologique se fait majoritairement en plein champ, sans tunnel, avec un peu de paillis plastique et des fraises à jour neutre. Il y a relativement peu de cultures bio sous abris ou avec le nouveau système hors sol. Ce dernier système est pourtant employé par 22 % des producteurs conventionnels de framboises qui ont répondu au questionnaire. La simple utilisation du paillis plastique leur permet par ailleurs de faire passer la moyenne de production de fraises de 6 100 kg à 10 000 kg à l’hectare.
Le principal frein à la conversion bio est la méconnaissance des techniques et des technologies disponibles. La perception des contraintes administratives entourant la certification représente également un facteur important.