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Une étude d’Export Action Global, firme de consultants spécialisée dans l’exportation, conclut aux bienfaits de la gestion de l’offre et souligne les dérives de la déréglementation.
Export Action Global a été fondée par Adam Taylor, un ancien bras droit du ministre conservateur du Commerce Ed Fast, de même que Fion Anastassiades, un ex-conseiller chez Affaires mondiales Canada. Paradoxalement, ces deux experts en libre-échange se portent à la défense de la gestion de l’offre après avoir constaté « qu’il existe un argument valide et étayé par des preuves en faveur » du système canadien. Contacté par La Terre, Adam Taylor assure que cette étude ne résulte pas d’une commande des producteurs de lait.
Plusieurs dérives
À des fins d’analyses, Export Action Global a comparé le marché canadien avec celui des États-Unis et de plusieurs pays qui ont déréglementé leurs secteurs laitiers, tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Son rapport Les systèmes laitiers dans le monde : les consommateurs et les producteurs canadiens s’en tirent-ils mieux avec le modèle canadien? vient contredire plusieurs arguments du lobby opposé à la gestion de l’offre.
L’étude conclut d’abord que les prix des produits laitiers au Canada sont actuellement inférieurs ou équivalents à ceux des pays où la production est soumise au libre marché. Elle révèle ensuite que la plupart des pays qui ont aboli la gestion de l’offre doivent massivement subventionner leur filière laitière. Cette déréglementation a aussi mené à plusieurs dérives telles que la surproduction, la volatilité des prix à la ferme et le gaspillage du lait produit en excédent, ajoute le document d’une quarantaine de pages. « Il apparaît évident qu’un système réglementé comme celui du Canada offre une plus grande stabilité dans l’ensemble de la chaîne de valeur, alors que la déréglementation crée une instabilité et une imprévisibilité perpétuelles pour les producteurs, les transformateurs, les détaillants et les consommateurs », conclut le rapport.
Aux États-Unis
Le rapport réfute également les arguments du président des États-Unis voulant que la gestion de l’offre nuise au commerce entre les deux voisins. Il rappelle que la balance commerciale laitière s’élève à 5 :1 en faveur des États-Unis. « Malgré la rhétorique de l’administration Trump, les groupes laitiers des États-Unis ne veulent pas tous obtenir plus d’accès au marché canadien dans le cadre des négociations de l’ALENA 2.0, tout comme ils ne s’opposent pas tous à la réglementation en vigueur au Canada. C’est plutôt le contraire; plusieurs veulent le type de stabilité que la gestion de l’offre crée et demandent à leur gouvernement d’introduire des politiques similaires », souligne l’étude.