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Une nouvelle tendance s’observe dans les forêts : de gros joueurs investissent des centaines de millions de dollars dans l’érable. Ces derniers ne sont pas vêtus de la traditionnelle veste carreautée, mais bien du veston-cravate!
Seulement en 2017, des gestionnaires de fonds de placement et de compagnies internationales ont procédé à des acquisitions majeures au Québec et aux États-Unis, qui changeront le portrait de l’industrie de l’érable. En juillet, un géant canadien du sucre, Lantic inc., a mis la main sur l’un des plus grands transformateurs de sirop d’érable québécois, L.B. Maple Treat, une transaction de 160 M$. Lantic a récidivé le 20 novembre avec l’acquisition de Decacer, une autre entreprise québécoise spécialisée dans la transformation de l’érable.
Toujours en 2017, le fonds québécois Phoenix Partners a pris une position importante dans Les Industries Bernard & Fils Ltée, une entreprise familiale de la Beauce détenant une érablière et un important commerce de sirop.
Le fonds montréalais Fiera Comox, dont la société mère gère un actif d’environ 129 G$, a acheté dans la même période une érablière de 400 000 entailles au Vermont mise sur pied par un autre fonds d’investissement américain [voir autre texte]. Dans une proportion moindre, une érablière du Bas-Saint-Laurent, totalisant 20 000 entailles, a été achetée par des Japonais en février 2017.
D’autres acquisitions à prévoir
Ce phénomène devrait se poursuivre, estime David Le Houx, l’un des gestionnaires du fonds Phoenix Partners. Il affirme que son groupe est à la recherche d’autres occasions d’affaires, que ce soit des transformateurs de sirop ou des érablières. « L’érable est présentement dans un cycle favorable. […] C’est un secteur en croissance et de capital sécuritaire », explique-t-il. Chez Lantic, on affirme explorer beaucoup d’opportunités dans le développement de produits de l’érable.
Un début
Le Québec augmente son nombre d’entailles chaque année, mais le système de quotas limite les grands investisseurs qui voudraient mettre sur pied de nouvelles érablières. Ce qui n’est pas le cas ailleurs.
Géré depuis Montréal, le fonds Fiera Comox entend acquérir d’autres érablières aux États-Unis afin d’alimenter son exploitation acéricole Sweet Tree Holdings. L’objectif est de dépasser le million d’entailles.
Autre exemple : dans l’État de New York, Mike Farrell a mentionné à La Terre qu’il avait acheté 9 000 acres avec ses partenaires du monde de la finance afin d’y développer une érablière de 350 000 entailles. L’Association des producteurs de sirop du Vermont estime que la venue d’investisseurs pourrait se poursuivre. Tout dépendra de la rentabilité qu’ils tireront réellement de l’érable.
Pas négatif pour l’instant
Chez Les industries Bernard & Fils ltée, Yves Bernard soutient que les capitaux injectés dans son entreprise par le fonds Phoenix Partners lui ont permis de propulser sa mise en marché. De son côté, la Fédération des producteurs acéricoles du Québec croit que l’arrivée de gros joueurs dans la transformation de l’érable représente plus une opportunité qu’une menace. Les prochaines négociations de prix avec les acheteurs lui permettront de préciser sa position.
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