Alimentation 4 mai 2018

Davantage de jeunes séduits par l’offre

BROMONT — Avec la popularité du mouvement foodie et la multiplication des espaces gourmands, l’engouement des jeunes adultes pour les activités à saveur agrotouristique se fait de plus en plus ressentir.

C’est ce qui ressort d’une étude de la clientèle du secteur agrotouristique réalisée pour le compte de Terroirs et saveurs. Le sondage effectué par Raymond Chabot Grant Thornton auprès de 850 personnes indique que les 18-34 ans constituent environ 15 % du bassin de touristes gourmands au Québec. 

Si cette proportion semble marginale, elle « commence à être significative, car beaucoup d’entre eux ne peuvent pas voyager » en raison de leur budget, fait remarquer Denis Brisebois, directeur principal de Raymond Chabot Grant Thornton, présent lors du 2e Grand rendez-vous en agrotourisme et tourisme gourmand du Québec, le 17 avril dernier. « On sent qu’ils [les 18-34 ans] deviennent plus fervents », poursuit M. Brisebois. Selon lui, il sera important de suivre cette clientèle pour cerner les habitudes et les tendances des prochaines générations.

Si les 36-49 ans sont plus nombreux (29 %), cette clientèle est toutefois plus difficile à saisir. « C’est un créneau difficile, car il y en a une partie qui se comporte comme les boomers et l’autre comme les plus jeunes », avance-t-il, citant en exemple ceux qui vont préférer voir un spectacle de Charles Aznavour plutôt que d’assister à Osheaga.

Dans cette même étude, on apprend que les repas régionaux sont l’activité gourmande principale pour attirer la clientèle (50 %). Les activités en plein air ont également la cote et attirent 41 % des touristes dans ce secteur.

Une richesse à développer

Comme producteur, offrir une expérience agrotouristique à la clientèle est un aspect qui demande du temps. « La qualité du service doit toujours être sur la coche. Il n’y a pas de place pour l’improvisation », estime Marie-Chantal Houde, copropriétaire de la Fromagerie Nouvelle-France et coprésidente d’honneur du 2e Grand rendez-vous.

Selon elle, le plus grand défi réside dans l’importance de véhiculer un message et de créer des souvenirs. « Il faut que ça rentre dans l’ADN des gens pour que l’agriculture demeure indispensable pour la population et les villages. C’est une richesse à développer pour toute l’économie du Québec », considère celle qui compte bonifier son offre touristique. 

Lors de l’événement, Odette Chaput, directrice générale de l’Association de l’agrotourisme et du tourisme gourmand (aussi appelée Terroir et saveurs), a rappelé l’importance de mettre en commun les expertises du milieu. Elle a aussi évoqué la possibilité de créer une stratégie avec les ministères du Tourisme et de l’Agriculture afin de développer de nouveaux partenariats.

Une tournée organisée par l’Association est en cours pour prendre acte « des défis qui animent le secteur ». Les résultats devraient être connus d’ici la fin de l’année.