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Des agriculteurs inondés au printemps 2017 disent n’avoir toujours pas reçu de compensation, malgré la promesse de modifier les programmes. Ceux qui n’avaient pas souscrit à l’assurance récolte devront éponger la facture.
« Quand on a été inondés, la ministre et d’autres politiciens sont venus sur place. Ils nous ont dit de ne pas avoir peur; qu’ils nous aideraient. Mais de l’aide, il faut croire que je ne sais pas ce que c’est, car on n’a rien reçu. Et j’ai mangé une maudite perte », confie Jean Chevalier, producteur bovin près de Berthierville. Il a notamment dû acheter du maïs pour nourrir ses bêtes, car celui qu’il avait semé sur ses 350 arpents ne s’est pas rendu à terme. « Il a aussi fallu travailler une semaine à deux hommes pour ramasser tout ce que les eaux avaient laissé. Il y avait des barils, des planches, des divans et d’autres débris partout sur mes terres. C’était décourageant », se remémore-t-il.
D’autres cas
Une trentaine d’agriculteurs de la région de Lanaudière auraient assumé des pertes variant entre 10 000 $ et 160 000 $, estime Claude Laflamme, directeur des politiques agricoles à la Fédération de l’UPA de Lanaudière. Et plusieurs d’entre eux, comme M. Chevalier, n’avaient pas cotisé à l’assurance récolte. « On se fiait beaucoup sur le programme Agri-relance pour les aider, mais pour des raisons politiques, il n’a pas déclenché. Le gouvernement nous a dit que les agriculteurs pourraient passer par le ministère de la Sécurité publique. On est toujours dans l’attente. Et le ministre Lessard, responsable du dossier, n’a pas répondu officiellement à la lettre qu’on lui a écrite », explique M. Laflamme.
Dans les mains des politiciens
André Villeneuve, député de Berthier pour le Parti québécois, a demandé à l’Assemblée nationale : « Que vaut la parole de la vice-première ministre de l’époque quand elle s’est engagée à modifier les programmes? Le ministre [de l’Agriculture] se cache dans les programmes actuels, mais ce n’est pas ça que la vice-première ministre a dit aux agriculteurs sur le terrain, les pieds dans l’eau. »
L’attachée de presse du ministre Laurent Lessard a spécifié à La Terre que les entreprises agricoles qui avaient souscrit à l’assurance récolte ont reçu une aide financière totalisant près de 500 000 $. Elle ajoute que les producteurs qui ont fait le choix de ne pas souscrire à cette assurance ne seront peut-être pas indemnisés. Ils devront faire appel au fonds qu’ils ont accumulé dans leur propre compte Agri-investissement ou Agri-Québec, un fonds individuel auquel le gouvernement contribue pour aider spécifiquement l’entreprise lors des périodes difficiles. Au moment de publier, le ministre n’avait pas commenté la promesse de modifier les programmes pour venir en aide aux agriculteurs.