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MONTÉRÉGIE — Les bourses d’aide et le soutien du réseau familial permettent aux copropriétaires de la Ferme Kobec de vivre leur histoire d’amour avec les bœufs Wagyu.
Sur le rang Sarasteau, la passion meuble la petite chaumière des deux copropriétaires de la Ferme Kobec. Assis à la table de cuisine en compagnie de Zoé, leur fille de sept mois, Mélissa Daigle et Simon Hamelin parlent de leur troupeau de bœufs Wagyu avec ferveur. C’est cet enthousiasme qui permet à ces deux entrepreneurs de persévérer malgré les embûches liées au démarrage d’une exploitation agricole.
Mélissa a grandi dans la ferme laitière de son grand-père. Elle s’est exilée à Montréal pour effectuer des études en design de mode. Après avoir vécu cinq ans dans la jungle métropolitaine, l’appel de la nature s’est fait sentir chez la jeune femme. « J’ai postulé un emploi à la compagnie de décoration de Simon, explique-t-elle sourire en coin. C’est là qu’on s’est rencontrés. Je lui ai parlé de ma passion pour les vaches et pour la campagne. »
Las du trafic et du rythme de vie de la grande ville, Simon Hamelin a immédiatement été séduit par l’idée d’aller s’établir en région rurale. Celui qui possédait une compagnie de décoration a été cuisinier dans plusieurs restaurants de Montréal et de Laval; il est un véritable amateur de bonne viande.
Ayant en tête le projet de déménager à la campagne, la jeune femme a demandé à son père s’il était possible qu’elle intègre les rangs de la ferme familiale. L’option n’était cependant pas envisageable, puisque son frère se trouvait déjà impliqué dans les activités de l’entreprise. « J’ai dit à mon père : ‘‘C’est correct, on va s’arranger’’, soutient la productrice bovine consciente que les revenus n’auraient pas été suffisants pour faire vivre tout le monde. Ça nous prenait donc un projet. »
C’est lors de l’Expo de Saint-Hyacinthe de 2011 que l’idée de créer la Ferme Kobec est née. « On a ressenti un véritable coup de foudre pour le bœuf Wagyu, se souvient l’entrepreneure. À l’automne, j’ai commencé à réaliser notre plan d’affaires. » Un an plus tard, l’entreprise voyait le jour.
Se démarquer et bénéficier d’un bon réseau
S’il était impossible pour Mélissa d’intégrer l’entreprise familiale, elle a tout de même décidé de s’installer tout près de la ferme qui appartenait jadis à son grand-père. « Notre troupeau se trouve dans l’étable de mon oncle qui nous loue à un très bas prix. On garde les taures d’un autre producteur en pension pour payer la nourriture de notre troupeau et on partage la machinerie avec la ferme familiale, note la productrice. Sans l’aide d’un bon réseau, c’est impossible de démarrer une entreprise agricole. »
Sortir des sentiers battus représente aussi une condition sine qua non à la réussite d’une nouvelle entreprise, selon les copropriétaires de la Ferme Kobec. « Impossible de se lancer dans une production standard de nos jours. Il faut se démarquer, allègue Mélissa en spécifiant que son exploitation est la seule productrice de bœuf Wagyu pur sang de la province. À l’heure actuelle, plusieurs restaurants attendent notre viande. »
La jeune productrice avoue que les bourses se révèlent primordiales pour ceux qui se lancent en agriculture. « En plus d’aider financièrement, c’est un signe de reconnaissance envers notre projet; c’est très encourageant », estime la récipiendaire de la bourse d’accompagnement à la relève du Centre local de développement (CLD) Les Maskoutains.
Le troupeau de la Ferme Kobec compte actuellement 31 bêtes avec les taures en pension. Les propriétaires souhaitent faire monter le nombre de têtes à 200 dans les prochaines années. Ils devront être patients puisque les bœufs Wagyu vivront 29 mois avant d’être abattus. « On peut attendre, avance calmement Simon Hamelin. Les vaches, contrairement aux automobilistes dans le trafic, ne t’envoient pas promener. »