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Depuis plusieurs années, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) travaille dans l’optique de favoriser la gestion écologique des vergers grâce à la production fruitière intégrée (PFI).
Une approche qui gagne du terrain en offrant des solutions de rechange à l’épandage massif d’insecticides.
Autant pour les pomiculteurs biologiques que non biologiques – qui constituent la majorité –, l’idée est de produire de la qualité dans le respect de l’environnement, d’où l’importance de réduire la dépendance aux pesticides et d’offrir de nouvelles solutions. C’est pourquoi l’IRDA dispense de la formation sur la lutte intégrée à divers conseillers en pomiculture.
Entre autres innovations, on propose une lutte attracticide au moyen d’une technique appelée « le pistolet à l’eau » pour combattre la mouche de la pomme. « Au lieu de pulvériser le produit partout, on l’applique une rangée sur deux. Les mouches sont alors attirées par les quelques gouttelettes », explique Gérald Chouinard, agronome responsable du projet.
Ainsi, grâce à cette méthode, au verger du parc national du Mont-Saint-Bruno, on n’a plus besoin de recourir aux traitements d’insecticides classiques (habituellement deux fois par année).
Afin de venir à bout d’un autre insecte ravageur, le carpocapse de la pomme, la méthode de la confusion sexuelle est de plus en plus répandue. « On utilise des phéromones pour saturer l’atmosphère. Les mâles n’arrivent pas à retrouver les femelles. On peut employer cette technique une fois par année au lieu des insecticides », soutient M. Chouinard.
La surface de pommiers soumise à cette méthode au Québec est passée de zéro en 2010 à près de 1 000 hectares en 2016. Aussi, le nombre de traitements insecticides est passé de sept à un durant la même période au mont Saint-Bruno.
Si les pomiculteurs sont de plus en plus sensibilisés à l’importance de réduire leur impact environnemental, ils doivent néanmoins faire face à bon nombre d’insectes ravageurs tenaces, souligne François Blouin, administrateur aux Producteurs de pommes du Québec.
« La mouche de la pomme fait beaucoup de dégâts et les pièges fonctionnent moyennement. On se demande si elle n’a pas muté », s’interroge celui qui est à la tête d’un verger à l’île d’Orléans. Mais il demeure optimiste quant aux avancées de la recherche et croit que certaines actions préventives peuvent porter fruit.
Le fait d’enlever des feuilles, de tailler des branches atteintes par un ravageur dans son verger ou encore de s’entendre avec ses voisins pour employer les mêmes méthodes peut faire une réelle différence. « Ce n’est pas juste le fait de choisir le bon pesticide qui réduit notre impact sur l’environnement. Il faut connaître nos ennemis et faire de la prévention », conclut François Blouin.