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LÉVIS — Assurer la pérennité d’une entreprise agricole exige parfois de savoir transformer un obstacle en opportunité. Devant l’impossibilité de procéder à l’agrandissement de leur exploitation porcine, les Beaumont-Drouin ont choisi de se montrer créatifs.
Il faut dire que le couple, qui tient les rênes de la ferme lévisienne Guy Drouin depuis 1993, peut compter sur une relève audacieuse, dynamique et passionnée pour relever le défi.
Tous deux issus d’une famille agricole, Anne-Marie Beaumont et Guy Drouin ne sont pourtant pas à la tête de l’une ou l’autre des fermes où ils ont grandi. Il y a 25 ans, ils ont acquis à bon prix leur propre exploitation, avenue des Ruisseaux, à proximité de la ville de Lévis. Un précieux contact allait leur permettre de réaliser leur rêve malgré l’ampleur de la tâche qui les attendait.
« Nous cherchions une ferme et le président d’Agri-Marché de l’époque, Donald Brochu, était au courant. Il nous a proposé celle-ci et nous la lui avons achetée. Dès le départ, nous avons constaté que la maison avait besoin de nombreuses réparations. Il a fallu la refaire, ce qui a pris beaucoup de jus de bras », raconte le couple, dont la maternité compte aujourd’hui 210 truies et 700 porcelets.
Au fil des ans, le désir de voir l’entreprise prendre de l’expansion s’est manifesté. Guy souhaitait devenir
naisseur-finisseur, mais a dû abandonner l’idée en raison de la trop faible distance qui sépare son élevage de l’agglomération urbaine. Les enfants Audrey et Raphaël avançaient en âge, et sans possibilité d’aller de l’avant avec le projet d’engraissement, la place de la relève était compromise.
L’espoir renaît
« J’ai voulu faire une force de ce qui s’avérait être une faiblesse. J’ai donc démarré, dans la propriété familiale, une entreprise maraîchère diversifiée doublée d’un petit élevage composé d’une douzaine de porcs au pâturage, mentionne Audrey Beaumont-Drouin. Je veux faire connaître aux gens la réalité du monde agricole et du porc du Québec, et énormément de cyclistes traversent nos terres. »
Le concours Sur les traces de Louis Hébert a permis à celle qui termine son diplôme d’études collégiales en gestion et technologies d’entreprise agricole au Cégep de Lévis-Lauzon de rédiger son plan d’affaires. Elle vise une mise en marché sous forme de vente directe et d’agriculture soutenue par la communauté. La jeune entrepreneure profite aussi d’une entente de location de cinq ans conclue avec ses parents.
« Ça faisait trois ans que je songeais à ce projet et je me suis donné l’occasion de réfléchir à ce que je voulais et comment je voulais le faire. Mon père et ma mère se sont montrés ouverts, à la condition que j’aille faire des stages dans le domaine puisqu’ils ne connaissaient rien à la culture des légumes. »
Le sang de Louis Hébert dans les veines Si la détermination d’Audrey lui a valu le 3e prix au concours d’entrepreneuriat agricole Sur les traces de Louis Hébert, la jeune femme est également une digne représentante de la descendance du premier colon de la Nouvelle-France. À la seigneurie de Beaumont, la famille cultive ainsi la terre de père en fils/fille depuis 1672. « Je fais partie d’une génération de jeunes en agriculture qui ont appris à travailler bien et tôt. Nous savons penser différemment et saisir les opportunités », mentionne la productrice. Son frère Raphaël, quant à lui, étudie en journalisme et ne cache pas son intérêt à couvrir le monde agricole. |