Vie rurale 5 avril 2018

Je n’ai pas d’enfant…

Je n’ai pas d’enfant… C’est ma réalité. Je n’ai pas d’enfant, mais j’ai la chance d’avoir deux enfants dans ma vie au « quasi quotidien ». J’ai des enfants « à forfait », une semaine sur deux, car leur père est l’homme que j’aime. 

Quand j’ai commencé à vivre avec eux, j’ai réalisé que j’emménageais dans un tout inclus : un chum, une maison, une ferme et… deux enfants. Des enfants déjà grands, déjà élevés et surtout… déjà propres (comme ma sœur était jalouse avec le sien de deux ans encore aux couches). 

J’ai foncé tête première dans cette nouvelle aventure, sans même me demander où cela me mènerait. Je suis vite tombée amoureuse de la vie à la campagne (mes allergies un peu moins), de cette liberté d’étendre son linge dehors (sauf les périodes d’étendage de fumier) et de cette vie au gré des saisons (désolée, maman, on va être en retard à ta fête, la vache a vêlé). J’ai rapidement compris que j’aurais moins de contrôle sur ma vie que par le passé, mais que celle-ci serait toujours pleine de surprises et d’aventures. 

« Bonus mom »

Heureusement, j’ai des ados qui me laissent de la place dans leur vie et qui me considèrent assez importante pour se confier à moi. J’ai des ados assez « cools » qui embarquent dans mes folies, à la maison comme à la ferme, et ça, ça vaut tout l’or du monde. J’ai des ados qui acceptent de m’appeler leur « bonus mom » parce que belle-mère, ça sonne méchant et… j’aime moins ça! 

Je n’ai peut-être pas d’enfant, mais maintenant, grâce à mon conjoint et ses enfants, j’ai une famille. Une famille avec ses hauts et ses bas, une famille bien différente de celle de mes amies les « urbaines », une famille colorée comme moi, qui me permet d’être moi-même. 

Des fois, je me surprends à vous jalouser, vous, les parents. Vous en avez de la chance, car vous, vous avez eu neuf mois de préparation, neuf mois à vous faire à l’idée d’être parent. Mais bon, j’aurai sauvé quelques nausées!

Ceci étant dit, je suis heureuse de la famille que nous formons tous les quatre. J’adore ces matins de congé à aller faire le train les quatre et les voir rigoler. J’adore la fierté dans les yeux de mon chum lorsqu’il nous voit à l’étable. Je réalise un rêve de petite fille qui voulait une ferme, des chats et des enfants.

Alors, de grâce, ne me dites pas que je ne comprends pas parce que je n’ai pas d’enfant. Je comprends bien plus que vous pouvez l’imaginer…  

Hélen Bourgoin, Agrimom

NDLR – Afin de préserver l’authenticité du style des blogueuses et à la demande de celles-ci, les textes diffusés sur le blogue Agrimom.ca sont publiés ici dans leur version originale.