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ABITIBI-TÉMISCAMINGUE — Le 17 mai dernier, un premier vol de drone a été effectué au service de l’agriculture en Abitibi.
En 10 minutes, l’entreprise abitibienne Sylviculture La Vérendrye a survolé 25 hectares de la Ferme Perry, près d’Amos. Cette nouvelle technologie pourrait peut-être aider les agriculteurs de la région dans la réalisation de leur plan de drainage.
Bien que les drones soient fréquemment utilisés pour assurer le suivi des cultures et des plans de drainage dans le sud de la province, la technologie est devenue accessible en Abitibi-Témiscamingue seulement depuis le début de 2014. Sylviculture La Vérendrye, qui offre le service dans la région, exploite son drone surtout dans les secteurs forestiers et miniers. Selon Guillaume Langlois, chargé de projet en géomatique, il est souhaitable que son entreprise développe plus de liens dans le secteur agricole. « C’est l’un de nos marchés cibles », révèle-t-il. « Personne à l’interne n’est spécialisé en agriculture. On doit donc trouver des partenariats avec des agronomes », précise-t-il.
Pour ce premier projet dans le domaine, Sylviculture La Vérendrye s’est donc associée au Groupe conseil agricole de l’Abitibi (CGAA). Ensemble, ils ont choisi la Ferme Perry, de Sainte-Gertrude-Manneville, pour effectuer un premier test gratuitement, explique Caroline Bouffard, agronome pour le GCAA. « Tant qu’à faire un test, on voulait que ça puisse éventuellement être utile. Donc, comme plusieurs producteurs forestiers sont également producteurs agricoles, on a d’abord regardé quel client nous avions en commun, et si ce client avait un projet de drainage potentiel », ajoute-t-elle.
Ce premier vol permettra ainsi de cartographier un relevé topographique et servira également à l’agronome, qui suit une formation pour devenir conseillère en plan de drainage.
Ces initiatives arrivent à point, car les terres de l’Abitibi-Témiscamingue nécessitent un meilleur écoulement des eaux. En avril 2013, le gouvernement du Québec a d’ailleurs annoncé une enveloppe de 3 M$ sur 3 ans pour améliorer la situation, puisque seulement 24 % des terres agricoles de la région étaient drainées, comparativement à 50 % pour la province.
Efficacité à évaluer
Guillaume Langlois est convaincu que l’utilisation du drone est très avantageuse pour les agriculteurs. « Oui, on a les photos, mais on a aussi les données 3D », précise-t-il. À 10 $ l’hectare, il croit également que son service est moins coûteux que les méthodes traditionnelles, et beaucoup plus efficace.
Caroline Bouffard, elle, est plus prudente et préfère peser le pour et le contre avant de crier victoire. « On ne connaissait pas vraiment cette technologie et quand on a été approchés pour faire le test, on s’est dit : “Pourquoi pas?” On n’a pas encore analysé si c’était aussi profitable que l’arpentage ou le GPS », conclut l’agronome. Il est cependant difficile pour l’instant de déterminer quand une telle analyse se fera, car l’expertise en plan de drainage et en géomatique est toujours en développement dans la région.
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