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SAINT-ARMAND — Alors que l’administration de Donald Trump tente d’affaiblir la gestion de l’offre en vigueur au Canada, des producteurs de lait américains réclament un système similaire.
Le 21 mars dernier, des agriculteurs du Vermont, accompagnés d’une représentante du sénateur Bernie Sanders ainsi que d’un journaliste de la radio publique de l’État, se sont rendus à la Ferme Hepatica, de Saint-Armand, en Montérégie, afin de discuter de gestion de l’offre.
Au sud de la frontière, les éleveurs vivent des moments difficiles alors que le prix du lait dépasse à peine les 15 $ US/100 lb, soit sous le coût de production qui varie entre 18 et 20 $ US/100 lb. « Ça va très mal chez nous », a témoigné Jacques Rainville, agriculteur d’Highgate Center au Vermont et instigateur de la visite.
Les producteurs québécois présents à la rencontre n’ont pas tari d’éloges sur leur système de gestion de l’offre. « Tu sais que tu vas vendre ton lait à un bon prix. Toutes les deux semaines, tu sais que ton chèque va entrer. C’est le meilleur système », a témoigné Gérard Vermeulen, qui était accompagné d’Hans Ulrich Kaiser, Philippe Swennen, Michelle Soucy et Terry Kaiser. Au Québec, le prix moyen des 12 derniers mois frôle les 69 $/hl, soit plus de 24 $ US/100 lb, un prix jugé excellent pour les éleveurs vermontois.
Avec la menace de la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, les « voisins » ont convenu que les seuls gagnants d’une brèche à la gestion de l’offre seraient les transformateurs. « Ce n’est pas ce que nous demandons, a insisté Jacques Rainville. Nous sommes dépendants des exportations et le marché mondial est saturé. La solution est la gestion de l’offre. » Son confrère Philip Parent et lui ont dénoncé l’attitude de leur gouvernement. « Trump est fâché contre les pays qui font du dumping aux États-Unis. Dans le lait, c’est exactement ce que nous faisons. Nous dumpons notre lait sur le marché mondial, a déploré M. Rainville. Nous avons la responsabilité de réguler notre production et de respecter les producteurs du Canada qui produisent pour répondre à leur demande », a-t-il ajouté.
Aux États-Unis, le mouvement en faveur de la gestion de l’offre prend de l’ampleur. Après le Vermont, des agriculteurs du Wisconsin, du Michigan et de la Pennsylvanie réclament un système similaire. Pour leurs confrères du Québec, cet intérêt représente une arme puissante pour défendre le système canadien. D’ailleurs, une représentante du député Denis Paradis était de la rencontre afin d’écouter les producteurs québécois et de rapporter leur message à Ottawa. Plus de détails dans La Terre de chez nous du 28 mars.