Les institutions financières voient d’un très bon œil la croissance du secteur acéricole. En deux ans, les producteurs auront investi pas moins de 100 M$ dans leurs installations pour mettre en production les cinq millions d’entailles supplémentaires consenties en 2016 par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.

« On peut calculer facilement 20 $ par entaille », soutient Alain Beaudry, directeur régional à Financement agricole Canada. Il reconnaît que son institution voit de manière « très positive » l’attribution de quotas pour les volets établissement ou croissance.

Alain Beaudry ne tarit pas d’éloges à l’endroit de la structure instaurée par les producteurs de sirop d’érable au Québec. Pour un financier, explique-t-il, la stabilité des prix, la création d’une réserve stratégique et une production payée à plus de 90 % sont synonymes de confiance. Les chiffres compilés par la Fédération des producteurs acéricoles démontrent effectivement que la moyenne de paiement pour le sirop intracontingent atteint 95,2 % pour la période 2010-2017.

Il croit ainsi que les acériculteurs seront en mesure de profiter pleinement de l’abolition des tarifs avec l’Europe avec l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange. « Les États-Unis, constate-t-il, ne sont pas organisés comme nous. En fait, ils sont un peu désorganisés, tandis que notre grande force, c’est la mise en commun de tout ce sirop. C’est structurant pour développer un marché. »

Alain Beaudry note avec intérêt que le carnet de commandes des équipementiers est plein. Installés en région, souligne-t-il, ceux-ci sont structurants pour l’économie de tout le Québec. « Ils créent des emplois partout et ça suscite un dynamisme », affirme-t-il.

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