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On ne pourra pas reprocher au réalisateur Guy Édoin d’avoir tourné un film qui montre une image complaisante du monde agricole.
Le film Marécages, qui met en vedette Pascale Bussières, Luc Picard, François Papineau et Gabriel Maillé, est l’histoire tragique d’une famille frappée par un accident mortel sur une ferme laitière d’Estrie.
Le fils (Gabriel Maillé) décroche une voiture à foin du tracteur et le père (Luc Picard) est alors mortellement écrasé pendant qu’il effectuait une réparation sous l’essieu arrière. Cet accident ne fait rien pour améliorer la relation entre la mère (Pascale Bussières) et le fils, qui se détériore rapidement. Ce dernier accepte aussi très mal l’arrivée d’un prétendant (François Papineau), qui ne perd pas de temps pour courtiser la nouvelle veuve.
Plusieurs autres drames très courants dans le monde agricole accompagnent la tragédie centrale. La mort d’un veau qui survient au moment où la ferme manque d’argent pour payer le forage d’un nouveau puits rendu nécessaire par une sécheresse qui s’éternise. La discussion au déjeuner où on apprend le suicide d’un voisin qui voulait sauver sa ferme avec une assurance vie qui ne sera probablement d’aucun secours. La tension entre le père et le fils, qui n’ont pas la même vision du travail à la ferme. La difficulté de continuer les travaux de la ferme alors que les membres de la famille sont grandement troublés. La question de l’homosexualité dans le milieu agricole est également évoquée subtilement, tant du côté masculin que féminin. La menace de faillite, qui hante des centaines de fermes au Québec, plane sur la ferme à la fin du film.
Les images lumineuses du film contrastent avec le propos et donnent un bon aperçu de la vie agricole, avec de petites scènes de type documentaire. C’est un drame poignant qui se déroule à un rythme humain qui permet de bien sentir l’ambiance sombre de cette tragédie. Quelques moments permettent malgré tout de dégager une note d’espoir. La relation du fils avec sa grand-mère est d’une grande tendresse, tout comme le rapprochement du fils et de la mère vers les derniers instants du film.
Le titre Marécages s’explique par la présence réelle de marécages sur la terre (scène d’ouverture onirique) et sert de métaphore à la situation de la famille qui s’enlise après le drame.
Un très bon film qu’il faut toutefois éviter en période de déprime.
Le film prend l’affiche au cinéma dès le 14 octobre.