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Dans le milieu agricole, tout le monde connaît tout le monde; les liens de parenté, de travail et de voisinage s’enchevêtrent. Dans un tel contexte, il est difficile de faire son coming out, ou simplement de créer des liens amicaux, sexuels ou amoureux sans que les autres ne le sachent.
Plusieurs producteurs retardent leur coming out par peur de représailles. Certains souffrent d’isolement, de refoulement et de détresse psychologique. « Il y a beaucoup de coups durs en agriculture. Si en plus tu vis des choses à l’intérieur, et que tu cherches de l’aide, mais qu’elle ne vient pas, ça peut mener à des problèmes de détresse psychologique plus graves. Le taux de suicide est plus élevé chez les jeunes gais », indique l’agriculteur Robin Fortin.
Par contre, un milieu « tricoté serré » a ses avantages, constate le psychologue Éric Lefebvre. « Les jeunes qui ne se projettent pas dans leur environnement rural et craignent de vivre le jugement et l’exclusion iront dans les grands centres pour chercher l’anonymat. Ils se rendent compte qu’ils y vivent de l’isolement, parce qu’ils ne connaissent pas leurs voisins. En ville, si l’on vit une quelconque détresse psychologique, il y a peu de gens autour pour s’en inquiéter, alors que c’est l’inverse au village. » Les liens sociaux y sont davantage personnalisés.
Par ailleurs, l’organisme Interligne offre du soutien 24 h sur 24 aux personnes concernées par la diversité sexuelle et la pluralité des genres. On peut le joindre sans frais de partout en province au 1 888 505-1010.
5 idées préconçues
- Êtes-vous des frères? « Soit les gens ne pensent pas aux gais, soit ils sont mal à l’aise de nous demander si on est gais. Mais on n’est pas des frères, on est mariés! » fait remarquer le maraîcher Maxime Dion.
- Dans une ferme, il faut un homme. Non. Un couple de femmes peut s’occuper de la mécanique de ses tracteurs sans que la présence d’un homme soit nécessaire.
- Qui fait l’homme et qui fait la femme? « Il n’y a pas d’homme et de femme dans un couple de même sexe », dit Joé Desjardins. Les rôles sont assumés par les deux partenaires, selon leurs aptitudes, goûts et préférences.
- Un gars efféminé est forcément gai et une fille masculine lesbienne. Non, il n’existe pas de « signe » infaillible qui permet de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne. La seule façon de la connaître est de poser la question ou d’attendre qu’elle nous en parle.
- Un enfant sera perturbé dans une famille homoparentale. Non, assure le psychologue Éric Lefebvre. L’enfant ne souffre pas de l’absence d’un parent d’un sexe. De plus, les influences féminines peuvent provenir de l’école ou de l’entourage.
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