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Contrairement à ceux qui entraînent une diarrhée, les agents qui causent les problèmes respiratoires interviennent bien souvent de façon séquentielle dans le complexe respiratoire bovin (CRB) chez les veaux. La plupart des agents pathogènes, virus et bactéries associés à ces affections peuvent être présents dans les voies respiratoires supérieures des veaux cliniquement sains, et ce, dans la plupart des troupeaux.
Ainsi, les poumons d’un animal en santé sont exempts d’infections bactériennes, tandis que les voies respiratoires supérieures (nez, bouche, gorge) sont peuplées de bactéries commensales dont un faible nombre peuvent être des agents pathogènes respiratoires : Mannheimia haemolytica, Pasteurella multocida, Histophilus somni, Mycoplasma sp. et Trueperella pyogenes.
Différents mécanismes tels que la toux, les sécrétions bronchiques, le rétromouvement ciliaire et l’immunité locale permettent d’empêcher la colonisation des voies respiratoires inférieures et des poumons par ces opportunistes au pouvoir pathogène. Toute altération de ces mécanismes pourrait jouer dans la balance et amener un épisode de CRB. On parle alors d’une maladie de nature multifactorielle.
Virus respiratoires
Au cours des premiers mois d’âge, l’immunité colostrale des veaux diminue au fil du temps, ce qui augmente leur vulnérabilité. Ce contexte combiné à d’autres facteurs pourrait alors permettre aux virus de prendre le dessus et de déclencher une affection respiratoire. Plusieurs veaux pourront présenter des symptômes au même moment : fièvre, toux, difficulté respiratoire, etc.
Par différents moyens, les virus diminuent l’efficacité des mécanismes protecteurs des voies respiratoires inférieures et procurent ainsi une opportunité aux bactéries commensales des voies respiratoires supérieures de coloniser les poumons. Ces virus causent une maladie primaire caractérisée par une forte réaction systémique telle que température élevée, abattement et malaise. La contagion est souvent rapide parmi les animaux vulnérables.
L’antibiothérapie n’a pas d’efficacité contre cette première phase du CRB. La fièvre, à ce stade, est le signe d’une réponse de défense active de l’organisme pour limiter la réplication virale. Généralement, vers le troisième ou quatrième jour, elle se résorbera graduellement chez une majorité d’animaux atteints, ce qui indique une évolution favorable vers la guérison.
Pneumonie bactérienne
Toutefois, une proportion des sujets atteints de la maladie développeront une pneumonie bactérienne, qui pourrait même devenir chronique dans certains cas. Si l’infection virale ne survient pas, le risque de souffrir d’une complication bactérienne diminue de façon importante.
Les dommages causés dans les poumons par ces bactéries sont fréquents et sont responsables de l’aggravation de la maladie, des récidives et des pneumonies chroniques observées chez certains sujets.
De plus, un petit nombre d’individus développeront des abcès, ce qui les hypothéquera grandement. Les lésions pulmonaires sous-diagnostiquées sont responsables de l’importance des conséquences de la maladie respiratoire chez le veau.
Soyez donc vigilant! Misez sur une bonne régie préventive.
Virus les plus fréquents Les virus les plus souvent identifiés chez les veaux sont le coronavirus bovin, dont le rôle n’est cependant pas complètement élucidé, le virus respiratoire syncytial bovin (BRSV), la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), le virus para-influenza (PI3) et la diarrhée virale bovine (BVD). Le BRSV est certainement l’un des plus pathogènes chez le veau dans le CRB. |
Dr Réal Jean, M.V.