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Pour bien des passionnés de tires de tracteurs, l’hiver est une période consacrée à l’amélioration des machines, tant en ce qui concerne la puissance que la sécurité. C’est un aspect souvent négligé que le producteur laitier Samuel Boisclair, de Sainte-Clotilde-de-Horton, n’est pas près d’oublier.
En juillet dernier, aux tires de tracteurs de Laurierville, l’embrayage, qui n’était pas conçu pour répondre de manière soutenue au puissant régime du moteur, a éclaté en morceaux, brisant littéralement l’engin en deux. « L’aspect sécurité m’a en quelque sorte sauté en pleine figure », se rappelle le jeune homme, qui voit chaque jour son tracteur en pièces détachées dans le garage. Heureusement, le système de sécurité a tenu le coup, ce qui a évité que des débris soient projetés dans la foule qui se tenait très près de la piste.
Risque de blessures
Félix Provost est un producteur de grandes cultures de Sainte-Julie. Il parcourt le Québec pour assister aux tires de tracteurs avec son père depuis l’âge de trois ans. Il estime qu’il y a un risque de blessures pour les gens qui s’appuient sur les barrières afin d’observer le spectacle de plus près. « Dans les petits villages, la piste n’est souvent pas très longue et pas très large, mais ils font ce qu’ils peuvent », raconte celui qui tient la page Facebook Tire De Tracteurs Du Québec Shinobi992, qui est suivie par plus de 21 000 adeptes.
Rémi Choquette, un jeune papa originaire d’Henryville en Montérégie, croit que les participants font de plus en plus attention à rendre leurs machines sécuritaires. « Je vais aux tires de tracteurs avec ma blonde et mes enfants de trois et cinq ans. Ça serait ma pire hantise qu’ils soient blessés par ma faute », raconte le producteur de grandes cultures, qui suivait lui-même son père dans ce genre d’événement à cet âge. « Les gens investissent des sommes de 30 000 $ dans la performance, mais pour moi, ça va de pair avec la sécurité. »
Déception
Samuel Boisclair, qui était au volant lorsque son engin a brisé, s’en est tiré seulement avec une coupure au bras. Il a ressenti une bonne frousse, mais surtout une grosse déception. « J’ai certainement un attachement sentimental à mon tracteur; simplement parce que c’est mon premier, celui sur lequel j’ai appris. On peut évaluer combien ça coûterait de le remonter exactement comme avant, mais le même scénario risquerait de se reproduire. On doit faire des investissements pour l’améliorer, le rendre plus sécuritaire. »
Le producteur ne sait toujours pas s’il sera en mesure de faire son retour sur les pistes à l’été 2018 puisque la réparation de son engin nécessitera une dépense de milliers de dollars. « Mais chose certaine, ce n’est pas un bris qui va décourager un passionné de tires », assure le jeune homme.
Une activité sociale Pour bien des agriculteurs, les tires de tracteurs sont une activité sociale « où les participants peuvent jouer à “mon tracteur est plus fort que le tien” », affirme en riant Félix Provost. Selon lui, cette activité gagne en popularité. « C’est vraiment une petite famille, mentionne Rémi Choquette. On tisse des liens avec les concurrents et les promoteurs des événements. Que j’aille n’importe où, je suis reçu comme si j’étais chez nous. » |
Marie-Pascale Fortier, collaboration spéciale