Régions 7 février 2018

La croissance des transformateurs compromise

La rareté de la main-d’œuvre pourrait nuire à la volonté du gouvernement du Québec d’ajouter 10 G$ de contenu québécois dans les produits alimentaires achetés ici. Il faudra en effet beaucoup plus de travailleurs pour y arriver. « C’est sans aucun doute la barrière numéro un ou deux à notre croissance », indique Sylvie Cloutier, PDG du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ).

Sylvie Cloutier, PDG du CTAQ. Crédit photo : Archives TCN
Sylvie Cloutier, PDG du CTAQ. Crédit photo : Archives TCN

Chez Olymel, qui emploie 11 500 personnes dans ses usines d’abattage de porcs et de volailles, le recrutement et la rétention de personnel est une priorité. « On est en pleine croissance », explique Richard Vigneault, porte-parole, qui prévoit l’embauche de 125 travailleurs à Vallée-Jonction en 2018 et de 350 personnes à Yamachiche en 2019. Olymel mise notamment sur des conditions de travail « attrayantes » et une « stabilité » des postes, mais plusieurs départs à la retraite dans les prochaines années compliqueront la donne.

« Le nombre de nos postes vacants a doublé », indique Jean-Christophe Magnan, directeur du marketing chez Agri-Marché. Bon an mal an, l’entreprise embauche 150 personnes en moyenne, et en date du 1er février, il y avait 21 postes affichés. Le directeur précise que des « préjugés » nuisent à l’embauche sur sa cinquantaine de sites de production agricole. Des travailleurs étrangers temporaires venant du Mexique et du Guatemala complètent donc l’équipe. Dans les bureaux, on compte aussi sur des gens de France, de Colombie et du Brésil. Agri-Marché mise par ailleurs sur l’automatisation des meuneries et des fermes.

« Le nœud du problème, c’est le fédéral. On doit attendre que nos travailleurs étrangers temporaires partent pour faire une autre demande, et ça prend six mois ensuite », explique Gerry Van Winden, PDG de VegPro, qui peine à pourvoir 69 postes depuis les Fêtes.

Le CTAQ demande d’ailleurs aux gouvernements de faciliter l’accès aux travailleurs étrangers temporaires et d’investir plus en formation et dans la valorisation du secteur.

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