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« Régime communiste », « mafia », « cartel », « régime de terreur », un récent épisode d’Argent sale, une série documentaire diffusée sur Netflix, écorche la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ).
L’épisode intitulé L’affaire du sirop d’érable démarre en trombe avec ces propos d’Angèle Grenier, une opposante à la Fédération et au système de contingentement en vigueur dans le secteur. Cette acéricultrice de la Beauce attaque l’organisation de façon virulente, elle qui conteste depuis une quinzaine d’années les règles de mise en marché collective qui prévalent au Québec. En juin, la Cour suprême a refusé d’entendre sa cause.
Le documentaire réalisé par l’américaine Jigsaw Productions dépeint Mme Grenier comme une victime de la FPAQ. Son avocat, Hans Mercier, y critique aussi vertement la « machine ». Pour sa part, l’acheteur néo-brunswickois Étienne Saint-Pierre compare l’industrie québécoise à un « marché de guidounes » où la Fédération fait office de « pimp ». Ce dernier est l’un des acteurs du vol de 9 561 barils de sirop en 2012.
En contrepartie, Normand Urbain, un producteur de Lanaudière, tente de faire la part des choses. « C’est sexy de vendre quelque chose quand c’est controversé, mais ça ne veut pas dire que vous avez tous les faits », avertit M. Urbain à l’équipe d’Argent sale. « Je ne suis pas un mafieux. Je suis un entrepreneur », souligne-t-il plus tard. M. Urbain raconte l’épisode noir où trois sucreries, propriétés de dirigeants de la Fédération, ont été criminellement incendiées. Il rappelle les misères de la production de sirop dans les années 1980 et son évolution en industrie florissante.
Le documentaire relate les dessous du vol historique de sirop, du plan élaboré par Avik Caron, Richard Vallières et Étienne Saint-Pierre jusqu’à leur condamnation pour vol, fraude et recel. « Le vol du sirop, je l’ai suivi du début à la fin, commente Angèle Grenier. J’ai toujours voulu soutenir ceux qui étaient comme moi parce que c’est très difficile et je les comprends. Pour Richard [Vallières], c’était sa façon de contester la Fédération. Peut-être qu’il s’est trop emballé », affirme l’acéricultrice.
Au moment de publier, la FPAQ refusait de commenter le documentaire.
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