Alimentation 31 janvier 2018

Le prix du lait grimpe

Le 1er février prochain, les consommateurs vont devoir débourser de 2 à 3 ¢ de plus pour acheter un litre de lait ordinaire à l’épicerie ou au dépanneur. La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec s’est ainsi pliée à la demande des laiteries, qui réclamaient une hausse de leurs coûts de 3,48 % après un gel d’un an. 

Pendant ce temps, les producteurs subissent une légère baisse de prix. Notons que le coût de la matière première, c’est-à-dire le lait lui-même, représente environ la moitié du prix du litre de lait aux consommateurs. La seconde portion provient des frais d’exploitation des laiteries. 

Cette dernière augmentation ne vaut que pour le lait ordinaire. Elle ne s’applique donc pas aux produits à valeur ajoutée comme le lait traité à haute température, le lait certifié biologique, cachère ou autre. Pour être considéré comme un produit à valeur ajoutée, le lait doit avoir subi une microfiltration ou une multricentrifugation. Il peut aussi se conserver plus longtemps et afficher une caractéristique particulière quant à sa valeur nutritive et même à son contenant.       

Rappelons que la Régie a tenu des audiences publiques le 5 décembre dernier afin d’entendre les parties intéressées, l’absence d’un représentant des consommateurs ayant été notée. La décision a finalement été rendue le 27 décembre.

Outre les transformateurs, la Régie s’est également montrée sensible aux arguments de l’Association des détaillants en alimentation du Québec. Parce qu’en raison de leur taille, tous les détaillants n’ont pas la capacité de négocier des ententes avantageuses avec les laiteries, la Régie a augmenté de 1 ¢ l’écart entre les prix minimum et maximum de revente au détail.

Cette différence, qui accorde une marge de manœuvre aux détaillants, passe ainsi de 15 à 16 ¢. Dans les principales régions du Québec, le prix minimum du litre de lait 3,25 % est ainsi fixé à 1,76 $, tandis que le maximum s’établit à 1,92 $. En Abitibi-Témiscamingue et dans les MRC de La Haute-Gaspésie et de La Haute-Côte-Nord, ce prix de détail maximum atteint 1,98 $/L. 

Rappelons que l’an dernier, la Régie avait maintenu le statu quo, désireuse de voir l’industrie prouver la justesse de la formule d’indexation des coûts de transformation, excluant le prix payé aux producteurs. Études fournies par l’industrie à l’appui, la Régie conclut que cette formule convient toujours. Celle-ci comprend l’indice des prix de l’industrie (IPI 40 %) laitière, le revenu disponible des ménages (RDM 30 %) et l’indice des prix à la consommation (IPC 30 %).

Si les transformateurs et détaillants peuvent toucher une hausse de prix du lait, il en va tout autrement des producteurs. La Commission canadienne du lait a décidé d’appliquer une réduction de 0,348 % à la formule d’ajustement du prix pour toutes les classes de lait. Instaurée en 2016, cette autre formule tient compte du coût de production et du taux d’inflation au Canada. Or, si l’inflation monte, les coûts de production ont baissé en raison d’une économie d’échelle résultant de l’étonnante croissance du volume de production.