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Plusieurs startups québécoises et canadiennes investissent déjà dans la filière de production d’insectes. Pour le moment, des marchés de niche – tels que l’alimentation des animaux de compagnie comme les poissons, lézards, chats et chiens ou la production de certains aliments destinés aux athlètes – permettent à cette jeune industrie de démarrer sans toute l’automatisation nécessaire à l’approvisionnement d’un marché de masse.
C’est le cas d’Exuvie, à Saint-Henri de Lévis et bientôt à Beauport, qui élève des larves de mouches soldat noires. L’unité pilote produit 10 kg de larves par jour, un volume suffisant pour tester une moulée pour poules pondeuses au Centre de développement bioalimentaire du Québec.
« Notre but, c’est de faire des moulées complètes », indique la cofondatrice Justine Richard-Giroux, qui vend déjà des larves dans le marché des animaux de compagnie. Elle présentera bientôt un projet d’automatisation en collaboration avec Solutions Novika. Exuvie utilise les résidus d’une entreprise de pressage de jus comme matière première.
Larvatria est l’un des rares joueurs qui veut produire des larves d’insectes à partir de lisier en collaboration avec de grandes fermes. L’entreprise mise par ailleurs sur les larves de mouches domestiques plutôt que sur les mouches soldat noires. « Il m’apparaît important de recycler le lisier de façon intelligente », a commenté Gilles A. Bouchard, président de Larvatria. L’entreprise a déjà dépensé 1 M$ en recherche et développement et cherche du financement pour un premier projet. Gilles Bouchard affirme que l’ajout de 10 % de larves de mouches dans la moulée permet d’accélérer la croissance et d’améliorer la santé de la volaille.
Enterra Feed Corporation produit déjà de « nombreuses tonnes » de farine de larves de mouches soldat noires à Langley, en Colombie-Britannique. Ces larves sont nourries de fruits, de légumes, de pain et de résidus de production de pâtes alimentaires. La farine produite après le séchage des larves contient 40 % de protéines et 40 % de gras et est une bonne source de calcium, de méthionine et de chitine. « Le prix est compétitif et se compare à celui de la farine de poisson », affirme Victoria Leung, responsable du marketing d’Enterra (environ 1 700 $ la tonne). Enterra prévoit la construction d’une usine de 300 tonnes de produit fini par mois à Calgary vers la fin de 2018.
La Ferme d’insectes, située à Frelighsburg en Montérégie, produit actuellement 100 kg d’insectes par mois, et ce volume devrait quadrupler en 2018. « La demande est là. On est contents. Des entreprises en transformation achètent notre production et nous avons obtenu du financement pour investir dans l’amélioration de nos équipements de production », explique Yannick Grego, biologiste à la Ferme. L’élevage destiné à la consommation humaine est rentable, mais l’entreprise devra diminuer ses coûts de production pour demeurer compétitive dans l’éventualité où le prix de vente des insectes baisserait, indique Yannick Grego.
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