International 9 janvier 2018

Trump et MacAulay parlent de l’ALENA à la même tribune

Le président Donald Trump et le ministre canadien Lawrence MacAulay ont tous les deux souhaité la conclusion d’un nouvel accord de libre-échange nord-américain (ALENA) dans deux discours séparés devant la même tribune.

Ces allocutions se tenaient à une journée d’intervalle au cours du congrès annuel de l’American Farm Bureau Federation (AFBF), la principale association d’agriculteurs aux États-Unis, les 7 et 8 janvier.

C’était la première fois qu’un ministre canadien de l’Agriculture parlait à ce congrès, qui avait lieu cette année à Nashville au Tennessee.

« Ici, aux États-Unis, l’exportation de produits agricoles et agroalimentaires vers le Canada et le Mexique a quadruplé durant cette période [de l’ALENA]. Tout obstacle touchant le fort volume d’échanges commerciaux et d’investissements entre nous et toute tentative de perturbation des chaînes d’approvisionnement sur ce continent nuiraient à nos économies et aux moyens de subsistance de nos citoyens », a plaidé Lawrence MacAulay le 7 janvier, devant les délégués de l’AFBF représentant tous les États américains.

Lawrence MacAulay a notamment souligné que pas moins de 47 G$ de produits agricoles ont été échangés entre les pays de l’ALENA l’an dernier et que le Canada est le principal marché d’exportation de près des deux tiers des États américains. Il a reconnu que l’ALENA doit être modernisé, « tout comme un vieux tracteur », mais « ne doit pas être brisé ». Le ministre canadien n’a pas parlé de gestion de l’offre dans son discours, mais a défendu ce système « si efficace » en conférence de presse.

Le simple fait que l’AFBF invite un ministre canadien pour parler de commerce entre nos deux pays à son congrès montre l’importance accordée à l’ALENA par les agriculteurs américains. « Il [le président Trump] va parler à un auditoire qui est pleinement engagé envers l’ALENA », a d’ailleurs expliqué Lawrence MacAulay en téléconférence de presse, après son discours et avant celui du président. Il a aussi rappelé que 80 groupes du secteur agricole des États-Unis ont écrit au secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, pour lui dire qu’un retrait de l’ALENA entraînerait la perte de quelque 50 000 emplois dans l’industrie agricole américaine.

Trump veut négocier l’ALENA

Dans son discours à l’AFBF le 8 janvier, le président Donald Trump n’a d’ailleurs pas répété sa menace de mettre un terme à l’ALENA.

« Je travaille fort pour obtenir un meilleur accord », a simplement mentionné le président Trump, dans un discours où il a surtout cherché à courtiser sa base électorale d’agriculteurs.

Donald Trump a toutefois ajouté que cette négociation n’était pas facile étant donné que les Mexicains et les Canadiens « font tout cet argent ».

C’était la première fois en 25 ans qu’un président américain se présentait au congrès de l’AFBF. Donald Trump a d’ailleurs promis de revenir l’an prochain lors du 100e anniversaire de l’association.