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Au diable la course aux cadeaux dans les centres commerciaux bondés. Les marchés de Noël offrent une façon différente de faire ses emplettes des Fêtes, au grand air, au son des cantiques de Noël et le nez rempli d’effluves de pain d’épices.
Relativement jeune au Québec, la tradition des marchés de Noël prend du galon d’année en année. Le Québec compte maintenant une douzaine de marchés de Noël, dont quatre petits nouveaux, selon le magazine Vivre à la campagne. Dans Lanaudière, le centre-ville de Joliette s’illumine pour une 5e édition. Cette année, les visiteurs sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à déambuler entre les maisonnettes de bois d’inspiration européenne. Tellement que l’achalandage est en voie de fracasser le record de l’an dernier. La directrice de la Société de développement du centre-ville de Joliette, Johanne Dubois, explique cet engouement par la myriade d’activités et l’ambiance festive qui règne dans le marché. « Les artisans sont chaleureux et les gens peuvent se divertir grâce aux concerts et s’amuser à écouter les conteurs », illustre Mme Dubois. De plus, son équipe rivalise d’originalité pour sa programmation avec des tours de calèche et des spectacles de scie musicale! Sans oublier que leur marché de Noël permet de dénicher des produits du terroir que l’on ne trouve pas dans les grandes surfaces.
À Longueuil, l’un des plus beaux de la province au dire de ses organisateurs, la fabrication de petit Jésus de cire, le tressage de raquettes en babiche et la confection de ceintures fléchées complètent l’expérience de magasinage. Du côté des Laurentides, Val-David fait revivre la tradition des marchés de Noël depuis neuf ans. Et l’intérêt des consommateurs du coin ne dérougit pas. L’idée revient aux producteurs du marché public estival qui ne souhaitaient pas s’isoler pendant les six mois d’hiver. Leur motivation dépasse largement la notion de commerce puisque le marché leur apporte valorisation, encouragement et reconnaissance pour leur travail, explique la directrice générale de l’organisme, Diane Séguin. « Les gens parlent directement aux producteurs. Ils se rendent compte à quel point ce sont des experts », explique la dame, qui traite ses artisans aux petits oignons. Éleveur d’agneaux à Mont-Laurier, Raymond Vennes fait partie de la soixantaine de producteurs qui animent le marché de Val-David. Bien que le marché de Noël revête une importance économique, près du double d’une journée de ventes au marché conventionnel, M. Vennes y prend part en grande partie pour le lien qui s’est tissé avec les consommateurs.
Tendance achat local
Pour Anne Darche, spécialiste du comportement des consommateurs, les marchés de Noël s’inscrivent dans plusieurs tendances actuelles, notamment l’achat local, la notion d’authenticité et le désir de connaître la provenance des produits, leur origine. « Nous ne voulons pas seulement acheter un produit. Nous voulons aussi la belle histoire qui vient avec le produit. Dans ces marchés, nous avons la chance de rencontrer les artisans et de leur poser des questions », explique Mme Darche. Les marchés de Noël rejoignent aussi le phénomène du « retail-tainment », soit le mariage du commerce et du divertissement. « Les gens veulent vraiment vivre une expérience unique dans des lieux de commerce, et les marchés de Noël représentent l’expérience ultime, celle qui interpelle tous leurs sens », poursuit-elle. Pour la spécialiste, les marchés de Noël s’imprègnent du phénomène de la campagne à la ville en prédisant du même souffle un bel avenir aux marchés de Noël.