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THURSO — Brian Maloney n’est pas un éleveur de bœufs conventionnel. Il compte avant tout sur des pâturages permanents dont certains sont en place depuis 40 ans.
« Je ne suis pas un gars de machines. J’ai toujours valorisé les pâturages. J’adore ça. On travaille fort, mais c’est un système simple », lance-t-il.
Brian Maloney estime que sa méthode d’élevage des bovins est le moyen le plus économique d’aller chercher l’énergie du soleil et de pouvoir la revendre sous forme de protéines. La ferme ne compte que deux vieux tracteurs des années 1970 et n’utilise que quelques centaines de litres de diesel par année. Elle n’a pas besoin d’engrais ni de semences.
Cet ancien producteur de lait atteint de la maladie du poumon de fermier n’a pas vraiment eu le choix de changer son mode de production pour se tourner vers les pâturages. « Les animaux sont un sous-produit pour moi. Je suis un producteur d’herbe avant tout », explique l’agriculteur anglophone dans un français impeccable.
Pas de relève
Brian Maloney s’inquiète cependant que ses terres, qui comptent quelque 14 % de matière organique, soient éventuellement labourées pour faire du soya, faute d’une relève intéressée par cette méthode en phase avec la protection de l’environnement.
« Je suis presque en panique parfois. Ça ne se peut pas que ça s’arrête », affirme Brian. Aucun des cinq enfants de 21 à 32 ans de Brian et Lise Villeneuve n’a l’intention de prendre la relève, même si l’un de leurs fils revient périodiquement à la ferme pour donner un congé à son père. « On est à la recherche d’une nouvelle énergie », lance Brian, qui pense que l’ensemble de l’entreprise pourrait faire vivre trois ou quatre familles. Pour le moment, des stagiaires donnent un coup de main.
Le système d’élevage consiste à laisser les bœufs au pâturage en les déplaçant de quatre à huit fois par jour, selon la qualité du foin disponible, avec l’aide de clôtures électriques. L’idée, c’est de prendre la meilleure partie de la dernière pousse d’herbe, sans que toutes les plantes soient piétinées. Un champ peut accueillir les animaux jusqu’à sept fois par saison. « Je n’ai rien inventé, c’est un système durable sur plus de 20 000 ans qui produisait toujours plus de bisons chaque année », illustre Brian, qui précise néanmoins qu’il faut constamment s’ajuster parce que chaque saison est différente.
Les veaux à finir et le foin supplémentaire sont achetés localement. Cette façon de faire permet d’élever 50 bouvillons Angus ou Angus-Charolais, 40 brebis, 5 veaux, en plus d’un troupeau de 300 taures Holstein à forfait pour le compte de voisins producteurs de lait. Le tout se fait sur environ 360 acres d’avril à novembre.
Mets préparés et mariages C’est Lise Villeneuve, l’épouse de Brian, qui gère la cuisine et la salle de réception pour les mariages. Cette ancienne infirmière de 30 ans de métier ne regrette pas du tout d’avoir pris sa retraite pour se consacrer à cette partie de l’entreprise familiale, qui transforme uniquement les viandes de la ferme. Le bœuf bourguignon, les empanadas et les pizzas sont vendus sur place et au Marché de l’Outaouais. « On a même des clients de Montréal qui veulent un produit santé sans hormones ni antibiotiques », explique Lise. |