Vie rurale 9 septembre 2014

Bon voisinage avec le promoteur d’un parc éolien

f4c29ec38781570ae5e7b580e8480db5

L’aménagement du plus important parc éolien au Canada en nombre d’éoliennes (150) et en énergie électrique développée (300 MW) est commencé.

Les travaux ont débuté sous le signe du bon voisinage avec les producteurs agricoles dans le haut pays de la Matapédia au Bas-Saint-Laurent.

Le producteur laitier Jean-Guy De Champlain, de Lac-Humqui, est satisfait de l’entente signée avec Saint-Laurent Énergies. « J’ai au moins une éolienne sur mes terres. Nous bénéficierons des conditions de rétribution parmi les meilleures de la province, sur la base du rendement, quand le parc sera en fonction au complet, estime-t-il. C’est très bon comparativement aux conditions offertes par les premiers parcs. » Il s’agirait de plusieurs milliers de dollars par année par éolienne.

La Société d’exploitation des ressources de la vallée (SERV) aura huit éoliennes sur ses propriétés. « Pour nous, tout se déroule correctement. Le promoteur nous a soumis des plans quand il s’est aperçu qu’il n’avait pas suffisamment déboisé. Et nous allons être dédommagés financièrement, de montants du même ordre que pour les autres déboisements », a exprimé Éric L’Italien, directeur général de la SERV, qui n’a pas voulu émettre plus de commentaires sur les conditions financières de l’entente signée avec le promoteur. « En 2007, nous avons signé un contrat d’octroi d’options avec certaines conditions prévues. Les négociations entre le comité de propriétaires et la compagnie ont porté sur des précisions de toutes sortes. Les contrats définitifs ont été signés cet automne », explique-t-il.

Au début du projet, le producteur de bovins Gilles Saint-Laurent avait proposé de devenir partenaire avec la compagnie pour les éoliennes qui seraient éventuellement aménagées sur ses terres. « Mes voisins ont presque tous signé. La compagnie m’a dit que ce n’était pas possible d’être partenaire parce que je n’en aurais pas les moyens financiers. Moi, je leur disais que ce n’était que pour les éoliennes installées sur mes terres et non pas pour l’ensemble du projet. Le vent qui souffle valait plus cher que les compensations que la compagnie voulait me donner. Et les échanges en sont restés là. »

Projet de 700 M$

Il y a quelques mois, le groupe canadien Enbridge a acquis de l’actionnaire Électricité de France (EDF) la moitié des actions du projet de mégaparc d’éoliennes devant se déployer dans deux MRC (La Mitis et la Matapédia) et six municipalités, principalement sur des terres publiques. Le parc de 700 M$, qui s’étend sur une superficie de près de 170 kilomètres carrés, sera livré en deux étapes, en décembre 2012 et en décembre 2013.

Le même territoire accueillera en outre le parc communautaire éolien de la MRC de La Mitis, qui comptera 12 éoliennes au début de 2014 et dont le maître d’œuvre sera aussi EDF et Énergies nouvelles Canada. Pour ce dernier projet, un loyer annuel de plus de 1 M$ sera remis au gouvernement du Québec pour l’érection des éoliennes sur les terres publiques, en plus du paiement de la taxe sur les services publics de 900 000 $ en moyenne par année. La MRC et les propriétaires fonciers bénéficieront de retombées annelles de 750 000 $.