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Les acériculteurs sont sur le qui-vive. Ils craignent de ne pouvoir respecter l’échéancier qui va quasiment proscrire la présence de plomb dans le sirop d’érable.
Rappelons que dans moins d’un an, tous les producteurs acéricoles devront se conformer aux normes californiennes sur le plomb. Celles-ci, qui sont les plus sévères au monde, limitent la teneur en plomb à un maximum de 11 parties par milliard (ppb).
Pour bien mesurer la difficulté de se conformer à cette norme, notons que le Canada limite cette teneur maximale à 500 ppb. Producteurs et transformateurs du Québec ont voulu faire mieux en fixant cette limite à 250 ppb, proportion qui est aujourd’hui en vigueur selon la convention de mise en marché. De façon naturelle, le sirop d’érable peut aussi contenir du plomb.
Producteurs et transformateurs ont ainsi confié au Centre ACER, un groupe de recherche sur le sirop d’érable, la mission d’identifier les pièces d’équipement pouvant être source de plomb. Lors de la dernière assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec, en novembre, les responsables de l’étude ont dévoilé le résultat de leurs travaux.
Le constat des chercheurs est lapidaire. S’ils sont parvenus à identifier les pièces d’équipement pouvant contenir du plomb, ils ne peuvent se prononcer formellement. Outre la concentration du plomb dans ces pièces, la résistance à la corrosion doit également être prise en compte. Or, cette résistance est toujours inconnue.
« Sans les tests de corrosion, on ne peut statuer », a indiqué à La Terre le responsable du comité d’étude, Martin Pelletier. Celui-ci précise que la teneur en plomb en fonction de la résistance à la corrosion ne doit pas dépasser 8 %. Il recommande ainsi aux producteurs de réclamer les tests de corrosion auprès de leur équipementier.
« Il y a une volonté de l’industrie de se conformer à la norme californienne et même de la dépasser pour le grade alimentaire », ajoute le directeur du Centre ACER, Yves Bois. Celui-ci exhorte aussi les acériculteurs à la prudence quant au recouvrement des soudures à l’aide de résines époxy. Déconseillé par l’industrie, ce produit doit être de grade alimentaire s’il est en contact prolongé avec les aliments. Dans le cas d’un bassin, le remplacement serait même préférable.
Les délégués à l’AGA ont notamment voté une résolution pressant les équipementiers d’effectuer les tests de corrosion dans les plus brefs délais et de fournir des certificats de conformité. Ils demandent aussi à Québec de créer un programme d’aide financière pour faciliter le remplacement d’équipement. On craint que des petits producteurs n’abandonnent tout simplement la production, faute de
pouvoir rentabiliser l’investissement requis.