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Noël 2017 sera une bonne cuvée pour les producteurs de sapins du Québec. Une diminution des stocks d’arbres de Noël américains jumelée à un retour en force de la tendance aux sapins naturels font actuellement fondre les stocks du Québec.
Un « heureux problème » pour les producteurs de la province, qui peinent à suffire à la demande grandissante de nos voisins du Sud.
Pénurie
Chaque famille québécoise en aura un cette année – rien n’est à craindre de ce côté-là –, mais les grossistes qui cherchent à combler la demande américaine en voient déjà de toutes les couleurs. L’impact se fait même sentir de notre côté de la frontière. La productrice de sapins de L’Île-Perrot Stephanie Quinn a tenté à trois reprises de s’approvisionner chez des producteurs des Cantons-de-l’Est, sans succès. « On a appelé trois fermes sans avoir une seule réponse. J’ai donc assumé qu’ils étaient très occupés ou qu’ils avaient tout vendu », rapporte-t-elle.
En Estrie, le producteur Stéphane Perreault refuse des commandes depuis un mois déjà. « On n’a pas assez de sapins; c’est du jamais vu en 25 ans », affirme ce dernier. Le producteur Larry Downey, qui siège au conseil d’administration de l’Association des producteurs d’arbres de Noël du Québec, affirme avoir déjà vendu 10 % plus d’arbres qu’à son habitude. « J’aurais pu en vendre 10 % de plus, mais je voulais en garder pour l’an prochain », indique-t-il. Résultat : les producteurs québécois ont pu augmenter le prix des arbres d’un ou deux dollars cette année. « On peut jouer un peu avec le prix, mais il faut compétitionner le prix américain. On ne peut pas le dépasser, mais il ne faut pas être trop bas pour ne pas être accusé de dumping », indique le producteur Daniel Vanasse.
Le phénomène provient principalement des États-Unis. Selon M. Vanasse, il manque d’arbres de Noël « dans l’Ouest, dans le Midwest et dans l’Est [américains]. » Les producteurs de sapins américains ont planté énormément d’arbres il y a 15 ans et depuis l’année dernière, les stocks provenant de ces plantations ont grandement diminué, ce qui accentue la demande pour les arbres de Noël québécois. D’autant plus que la tendance aux sapins « naturels » refait surface, fruit des grandes campagnes publicitaires américaines et canadiennes qui sont menées depuis deux ans. Si les exportations du Canada ont augmenté de 13 % entre 2015 et 2016, Larry Downey prévoit une croissance de 15 % de 2016 à 2017. « Ça devrait rester comme ça pendant 10 ou 12 ans », prédit M. Downey. Il rappelle cependant que la production de sapins est cyclique, comme celle du porc ou du bœuf.
En attendant, le producteur Stéphane Perreault a déjà commencé, un mois avant Noël, à remplir son carnet de commandes de 2018.