Vie rurale 9 septembre 2014

Un projet pour freiner l’exode rural…des aînés

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Après plus de 75 ans, Thérèse quitte le village qui l’a vue naître pour la grande ville.

Non qu’elle le souhaite réellement, mais elle a de plus en plus de difficulté à tenir maison. Elle déménage loin de ses repères car elle souhaite se rapprocher d’un lieu où l’on offre plus de services. Elle n’est pas la seule à effectuer cette migration, car même si on associe plus systématiquement ce phénomène aux jeunes, les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à entreprendre cet exode rural.

Afin de freiner la perte démographique, sept municipalités rurales de la MRC de Joliette ont décidé d’unir leurs efforts pour réaliser le projet Vieillir dans sa communauté. Le but est d’agir dans six secteurs touchant le quotidien des ainés : l’alimentation, le transport, la santé et les services sociaux, la sécurité, le logement et l’information.

« Quand on vieillit, ce n’est pas toujours évident de se rendre aux rendez-vous médicaux, gérer le budget, faire des courses, bien se nourrir, etc., mentionne Gabrielle Coulombe, coordonnatrice du projet. Ces gestes du quotidien peuvent sembler insurmontables pour une personne âgée et l’inciter à partir pour la ville. Mais on se rend compte qu’il suffit parfois de mettre en place de petites choses pour permettre à un aîné de demeurer dans son domicile. C’est ce que vient faire le projet : ramener des services de base dans les municipalités rurales et même en développer d’autres. »
Pour atteindre les objectifs du projet, les sept maires se sont adjoint différents organismes du territoire et une trentaine de partenaires. Mais surtout, ils ont impliqué les aînés. Près de 125 d’entre eux font partie des comités. « Le projet est adapté à chaque endroit. On travaille à partir des forces et des faiblesses de chaque milieu », souligne Mme Coulombe.

Un projet qui donne des résultats

Le projet Vieillir dans sa communauté est le gagnant de quatre prix nationaux. S’il a obtenu cette reconnaissance, c’est parce que la liste des réalisations est longue. Parmi elles, la mise en place de babillards qui permettent aux personnes âgées d’être informées des subventions et des services disponibles dans leur municipalité.

« On a mis bien en vue des dépliants qui les informent, par exemple, sur la popote roulante, le programme Pair, des programmes de subventions pour les rénovations, etc. Si les personnes ne peuvent se déplacer, ce sont les livreurs de certaines pharmacies qui prennent le relais », souligne Mme Coulombe.

Un patrimoine à conserver

« On est réalistes, affirme Gabrielle Coulombe, on ne va pas arrêter l’exode, mais on espère permettre aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible dans leur village. Elles sont tellement importantes dans ces milieux. Sans elles, les villages vont devenir des dortoirs. Ce sont des citoyens importants qui font de la surveillance de quartier, qui sont des bénévoles et des utilisateurs des entreprises locales. Quand un aîné part d’un village, c’est tout un pan du patrimoine vivant qui s’en va avec lui. »