Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La 6e édition du Colloque sur l’agrotourisme réunissait toute une brochette de spécialistes. Plus de 200 participants, dont 70 en webdiffusion, ont pris part à l’événement.
Les Japonais ne viennent peut-être pas en Amérique pour faire de l’autocueillette de fraises, mais pour de plus en plus de Québécois, les fermes agrotouristiques ne sont plus seulement un arrêt impromptu en chemin, mais une destination planifiée.
Pour convaincre les gens de sortir de leur confort, d’habiller leurs bambins et faire 30 minutes de voiture, les producteurs peuvent compter sur un capital unique. « La campagne c’est resté l’imaginaire de mère Nature, les vraies choses. Les gens sont attachés à vous », a dépeint Mme Marcotte. « Dans les sondages des professions les plus admirées, les agriculteurs arrivent au 3e rang tout juste derrière les pompiers et les infirmières. C’est une immense opportunité », a souligné Brent Warner, qui a œuvré 27 ans pour le ministère du Tourisme de la Colombie-Britannique.
Apprivoiser la bête
Le tourisme est un animal fort différent de l’agriculture que les producteurs doivent apprivoiser. « L’agrotourisme, c’est beaucoup plus qu’un kiosque de légumes sur le bord d’une route, a prévenu M. Warner. Tout est dans l’expérience ». Et l’expérience a un prix. M. Warner donne l’exemple de la citrouille « dont la valeur n’a pas changé depuis 30 ans ». Par contre, beaucoup de parents rêvent de croquer sur le vif leurs bambins cueillant la citrouille qui ornera la maison pour l’Halloween. Un moment magique qui n’a pas de prix, selon le spécialiste.
Les producteurs agrotouristiques doivent tout de même connaître le coût de revient des activités offertes sur la ferme. « Un groupe d’un centre pour la petite enfance (CPE) dans un champ d’autocueillette de fraises, c’est mignon, mais est-ce payant ? », a lancé Emmanuelle Choquette, agroéconomiste et consultante spécialisée en agroalimentaire et tourisme culinaire. Et comme les visiteurs se déplacent d’abord et avant tout pour déguster des produits sur la ferme, révèle un sondage, les producteurs doivent éviter le « syndrome du goéland » !
En fait, petites familles, couple d’amoureux, groupes aux intérêts pointus, les fermes accueillent tout un éventail d’invités dont les intérêts varient grandement. D’ailleurs, les dernières années ont vu apparaître une nouvelle espèce : les foodies. Armés de leur iPhone, ils souhaitent découvrir des produits impossibles à dénicher ailleurs. « C’est une clientèle virale. Si vous êtes capable de les impressionner, elle en parle beaucoup sur facebook, twitter », a exposé Mme Choquette. Toute cette faune possède cependant un point commun : le goût de rencontrer des agriculteurs qui leur transmettent leur passion. Une passion qui peut faire que la ferme devienne non pas un endroit où l’on arrête, mais un endroit où l’on se rend, a résumé Emmanuelle Choquette.