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En tournée de consultation à travers le Québec, Solidarité rurale du Québec constate «l’incohérence» de l’État.
Présidente de la coalition, Claire Bolduc doit se rendre à l’évidence : la modulation des programmes gouvernementaux en fonction de la réalité propre à chaque région, principe consacré de la PNR, est jusqu’ici demeurée un vœu pieux.
« Jusqu’ici dans notre tournée, résume-t-elle, on a entendu tout ce qu’on fait de non modulé. Aucun exemple concret de modulation. Il est peut-être temps de devenir un peu délinquants… de façon intelligente. On appellera ça de la modulation. On va les mettre devant un fait accompli! »
Mercredi dernier, la tournée d’une trentaine de municipalités rurales s’arrêtait à Mirabel. Dans ce territoire agricole par excellence au Québec, il était normal que l’agriculture occupe la principale partie des discussions. Dans un de ses bons soirs, le maire de Mirabel, Hubert Meilleur, a reconnu d’entrée de jeu que « l’agriculture est une nécessité ». Tout en répétant son désir de rouvrir la Loi de protection du territoire et des activités agricoles, celui-ci fait valoir que le fait de permettre la construction d’habitations en bordure des routes rurales « ne ferait de mal à personne ».
« Si on veut sauver notre monde agricole, a-t-il déclaré, il faut redessiner ça à nouveau afin de créer de la diversité. Sinon, on va s’appauvrir. Depuis dix ans, la PNR nous a juste empêchés de mourir. On n’a pas diversifié. On ne peut habiter le territoire agricole en raison du zonage. »
Représentante du monde agricole et de l’UPA, Nathalie Kerbrat a vivement réagi et réfuté les arguments du maire Meilleur. Elle a souhaité le développement de l’agriculture par le développement de circuits courts et l’aménagement de kiosques à la ferme. À son avis, la construction d’habitations en bordure des routes rurales aurait un effet dévastateur pour l’agriculture.
« Si on se retrouve avec des fermettes de quatre à cinq arpents et des maisons partout, on se fait littéralement expulser de nos fermes », a-t-elle déclaré.
Fondateur du Centre de formation agricole de Mirabel, Denis Lauzon a pour sa part indiqué que les pactes ruraux se sont traduits par de belles réussites dans la région. Il a notamment cité l’exemple du Jardin des Anges, une entreprise née dans l’incubateur agricole qui emploie aujourd’hui une trentaine d’employés. Sans terre au point de départ en 1999, cette entreprise prépare et livre maintenant plus de 80 000 paniers de produits biologiques par année dans la grande région de Montréal.
« Le pacte rural, a-t-il dit, nous a permis de former des projets et de garder nos jeunes chez nous. »
Maire de Sainte-Anne-des-Plaines, Guy Charbonneau a de son côté plaidé pour la création d’une vraie ceinture verte autour de Montréal et « pas une affaire » comme le récent plan métropolitain d’aménagement et de développement. Il convient que l’occupation des territoires signifie y vivre et en vivre. « Ça prend du monde », a-t-il illustré.
Maire de Saint-Placide, Denis Lavigne admet par ailleurs que sans l’argent du pacte rural, il aurait été incapable de réaliser certains projets, dont l’ajout d’une scène extérieure. À la tête d’une municipalité à 96 % agricole et d’une population de 1724 habitants, il estime que l’élaboration d’un plan de développement de la zone agricole va enfin permettre d’éliminer « les irritants ». « Je trouve que mon village est beau », a-t-il conclu.