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Il y a quelque temps, ma belle-sœur écrivait un magnifique texte sur l’amour du métier d’agriculteur et la conciliation à réaliser avec la vie amoureuse et familiale.
En agriculture, on aide notre conjoint, on participe aux décisions et à la prise de risques même si, parfois, l’entreprise ne nous appartient pas. Travailler, réfléchir, angoisser et imaginer à deux ce que demain nous réserve; y rêver la nuit, en parler le jour, y repenser le soir. Une réalité agricole normale dans la vie professionnelle de jeunes trentenaires nés dans un rang.
Ma petite histoire entrepreneuriale n’est pas issue de l’agriculture. Toutefois, je me suis vite rendu compte que faire de la bière, c’était un peu comme produire du lait, sauf que l’un des deux rend plus « joyeux ». Voici quelques bribes de notre histoire, à mon conjoint et moi.
En 2008, encore bien naïfs et occupés à finir notre maîtrise et à gérer nos envies d’avoir des bébés, nous sommes entrés dans le merveilleux monde de la microbrasserie. Sans aucune expérience dans ce domaine, nous avons sauté dans le vide. J’ai regardé mon conjoint s’y lancer en me disant que ce n’était pas pour moi.
Les années ont passé. Un peu comme Obélix, je suis tombée dans le fermenteur plutôt que dans le réservoir en vrac. À force de discussions, de nuits blanches, d’angoisses et de brosses, j’ai délaissé la Milwaukee best dry pour des bières de blé, de seigle et d’épeautre qui goûtaient le champ et la ruralité. À travers les échecs, les bons coups, les bébés et les années, j’ai compris que l’entrepreneuriat, c’était pour moi. Sans m’en rendre réellement compte, je m’y préparais depuis toujours en observant et en écoutant mes parents, mon frère et ma sœur gérer la ferme familiale.
En 2017, je sais maintenant que mon bonheur ne repose pas sur les revenus que l’entreprise génère. Il se mesure plutôt dans le nombre de matins où je me lève heureuse de partir travailler et de produire des bières extraordinaires. Je suis une fille d’agriculteur devenue enseignante. Depuis neuf ans, je suis la femme dans l’ombre d’une entreprise. Demain, je serai propriétaire d’une microbrasserie qui embouteillera les produits de ma campagne que je ferai rayonner partout.
Pour suivre mon aventure entrepreneuriale : facebook.com/11comtes
Pour lire le texte dont il est question dans le premier paragraphe : agrimom.ca/2017/05/deuxieme-amour-de-chum
Emilie Fontaine écrit sur le blogue Agrimom.