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Québec veut connaître « l’état de la situation » dans le dossier préoccupant de l’accaparement des terres agricoles.
Le ministre de l’Agriculture, Pierre Corbeil, vient de commander une étude pour « documenter l’acquisition » des terres en sol québécois. Le mandat en a été confié au Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO).
Cette étude devrait permettre au gouvernement de vérifier, sur le terrain, qui sont les acheteurs de terres et quel rendement est recherché par les spéculateurs et les investisseurs institutionnels.
« Dans un contexte où de plus en plus d’investisseurs s’intéressent aux terres agricoles, non seulement pour l’agriculture, mais également comme actif immobilier, il devient essentiel de tracer le portrait de la situation au Québec », a souligné le ministre Corbeil, dans un communiqué.
Il a ajouté : « Il va sans dire que la diversité de l’agriculture passe aussi par une diversité de modèles d’entreprises propriétaires de ces terres agricoles. Cependant, nous voulons tout de même nous assurer que nos entreprises agricoles auront encore la capacité d’acquérir les terres nécessaires à leur développement ».
L’exercice consistera à dégager un état précis de la situation concernant l’acquisition des terres agricoles au Québec par des non-exploitants.
Le phénomène de l’accaparement des terres suscite beaucoup d’inquiétude, entre autres au Lac-Saint-Jean et en Abitibi-Témiscamingue. Il y a quelques semaines, l’Institut de recherche en économique contemporaine (IRÉC) a dévoilé les résultats d’une étude sur ce dossier brûlant d’actualité, en plus de proposer des moyens d’action concrets pour éviter que les terres agricoles passent entre les mains de spéculateurs et d’institutions financières qui voient dans le sol québécois un moyen efficace de faire des profits au détriment de l’agriculture.
Rappelons que la Banque Nationale a fait de nombreuses acquisitions de terres agricoles au Lac-Saint-Jean, ce qui a provoqué des réactions négatives dans la population, particulièrement chez les producteurs. Ces derniers craignent de ne plus être en mesure de posséder leurs propres terres, ou encore de pouvoir les transférer aux membres de leur famille faisant partie de la relève agricole.