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Depuis l’an dernier, deux maladies ont fait des dommages importants dans le cheptel avicole québécois. Retour sur des mois très stressants pour plusieurs producteurs affectés et certaines régions productrices.
La première éclosion de maladie a été la laryngotrachéite infectieuse (LTI) et la seconde celle de Mycoplasma gallisepticum (MG). En tout, il y a eu cinq éclosions différentes, deux de LTI et trois de MG impliquant respectivement 11 et 6 sites de production. Le dernier cas concerne la MG et a été déclaré par l’EQCMA en octobre dernier.
LTI
C’est un cas de LTI qui est arrivé en premier le 19 octobre 2016 dans Lanaudière. Il n’allait pas être le seul. Un deuxième est survenu le 28 novembre. « On n’a pas établi de lien entre les deux fermes, même si c’est assez proche géographiquement », indique Martin Pelletier, coordonnateur de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA). Le retour à la normale pour ces deux fermes a eu lieu le 4 avril dernier après des mesures de biosécurité rehaussées avec l’auto quarantaine de la ferme et la vaccination des poussins.
La LTI allait cependant frapper de nouveau en 2017 avec neuf nouveaux cas signalés dans des élevages de volailles. Le 1er cas est apparu le 12 avril dans la municipalité de Sainte-Sophie dans les Laurentides. Le 2e est arrivé le 4 mai, tout près du premier site. Toujours à Sainte-Sophie, on a signalé le 3e cas le 12 mai, le 4e le 19 mai, les 5e et 6e le 1er juin et le 7e le 21 juin. Le 8e cas est survenu le 22 juin à Saint-Damase, en Montérégie. Puis, le 9e et dernier cas en date a été déclaré le 27 juin, de nouveau à Sainte-Sophie.
« Il y avait des fermes avec des liens épidémiologiques connus », précise Martin Pelletier, mails il émet aussi l’hypothèse non confirmée que la transmission par l’air (aérosol) ait pu contribuer à la propagation dans un contexte de printemps frais et humide. Il est notamment possible que le transport des volailles contaminées ait disséminé des plumes ou poussières, même si les filets et les toiles des camions étaient normalement déployées. Des personnes travaillaient également sur plus d’un site. Certaines des fermes aux prises avec la maladie étaient situées sur deux rangs voisins près géographiquement l’un de l’autre.
« Tous les sites ont eu des poulets vaccinés », indique le coordonnateur de l’EQCMA, qui précise que certaines fermes ont élevé des poulets vaccinés pendant trois cycles dans le cadre d’une coordination régionale de vaccination et d’une plus grande biosécurité (la norme habituelle est de deux cycles de six semaines). Un vide sanitaire de sept jours doit suivre le lavage et la désinfection complète des bâtiments et équipements et peut parfois retarder l’arrivée du prochain lot prévu. La vaccination pour cette série de cas de 2017 a été arrêtée le 6 octobre. Si tout va bien, la levée des mesures de biosécurité est prévue pour le 27 novembre.
La LTI affecte surtout les poulets dans la mesure où les poules pondeuses sont déjà vaccinées de façon préventive. Si elles sont affectées, ces dernières montrent des signes cliniques moins importants.
Mycoplasma gallisepticum
Le 1er cas relativement récent de MG date du 15 décembre 2016, en Montérégie, dans la MRC d’Acton. Le 2e cas a été signalé le 22 décembre dans la MRC de Nicolet. Le même jour, un 3e est apparu dans la MRC de Drummond. Un 4e cas de MG est survenu à Saint-Hyacinthe le 6 janvier 2017. L’EQCMA a précisé qu’il y avait des liens entre ces fermes qui font partie d’un même réseau de production (partage de personnel et lots d’oiseaux). Le 17 février dernier, la maladie était éradiquée de ces quatre sites.
Il n’y a pas de vaccin ni de traitement pour le MG, qui affecte souvent les dindons, mais aussi le poulet de basse-cour ou les oiseaux de reproduction. Il faut donc abattre tous les troupeaux dont le test s’avère positif. Certains poulaillers sur des sites affectés ont néanmoins été sauvés par un rehaussement rapide des mesures de biosécurité. La transmission verticale de cette maladie du parent à la progéniture, par l’œuf, complique encore la situation puisque des troupeaux d’oiseaux de reproduction ont été abattus dans l’épisode actuel. L’oiseau atteint demeure porteur pour de bon et peut transmettre la bactérie pathogène à ses rejetons. Il y a donc eu un impact sur toute
la filière du poulet.
Un autre cas de MG est survenu en 2017, le 13 juillet, en Montérégie-Ouest. Une quarantaine a été établie et un lot est encore intact sur ce site. Le 31 octobre, un nouveau cas de MG a également été signalé, à Saint-Valérien-de-Milton, en Montérégie-Est. Il faudra donc attendre pour la levée des mesures de biosécurité dans ces deux cas.
Retour à la normale
En moyenne, l’EQCMA fait face à deux cas de LTI par année et à un cas de MG par deux ans. « C’est notre année avec les plus grands défis », lance Martin Pelletier, encore aux prises avec le dernier cas de MG.
« On est sur la bonne voie pour revenir à une situation normale », soutient néanmoins le coordonnateur, qui rappelle toutefois le cas de MG du 31 octobre. L’histoire n’est donc pas tout à fait terminée.