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FRANKLIN — Trois ans après avoir lancé sa microdistillerie, la famille Sivo, de Franklin en Montérégie, pourra enfin faire découvrir au public son tout premier whisky single malt, élaboré de façon artisanale sur place à partir de céréales bien de chez nous.
S’il est déjà possible de se procurer le « bébé whisky » de la Maison Sivo à la SAQ, c’est-à-dire l’essence du single malt, on assistera prochainement au baptême de son véritable whisky sur les tablettes de la société d’État, le fruit d’un « beau défi ». Ce produit est vieilli trois ans en fût de chêne et fait honneur aux origines du maître distillateur Janos Sivo et de son bras droit, sa fille Zsuzsa.
« On est une famille hongroise et dans notre pays, il y a beaucoup d’eau-de-vie. C’est ce que les gens boivent. Il y a aussi les liqueurs d’herbes, mais l’eau-de-vie, c’est vraiment ça qui est populaire », raconte Mme Sivo. L’entreprise produit déjà plusieurs spiritueux, dont une essence de single malt, deux essences de rye et une liqueur d’herbes que l’on peut trouver à la SAQ.
En entrant dans la distillerie, des effluves de pain flottent dans l’air, en raison de la cuisson de l’orge ou du seigle qui proviennent de Thetford Mines ou encore de Plessisville. Moulues sur place, les céréales sont ensuite bouillies pour que l’amidon se transforme en sucre, puis en alcool. Après avoir été fermenté dans des cuves durant une semaine, le mélange est transféré dans un alambic importé d’Allemagne, qui fera grimper le taux d’alcool en quelques heures.
La Maison Sivo a tout récemment remporté plusieurs prix à la New York International Spirits Competition, dont le titre de la distillerie québécoise de l’année. Le Rebel Le Moonshine du Rye et l’Essence du Rye se sont aussi vu attribuer la médaille de bronze parmi plus de 2 000 produits en compétition.
Marché à développer
Janos Sivo, installé au Québec depuis plus de 30 ans, a d’abord acheté la ferme dans l’intention de distiller des fruits. C’est pourquoi on retrouve plus de 5 000 plants de cassis, de bleuets et de framboises biologiques sur le terrain vallonné de son domaine.
En janvier 2016, le producteur a réussi à obtenir l’autorisation de vendre ses liqueurs de petits fruits sur place, ne disposant que d’un seul autre point de vente dans la province, la Cave à vins du Marché, du Vieux-Port de Québec. Le marché des spiritueux n’est pas encore très développé au Québec, considère la famille. « On ne voulait pas produire du gin ou de la vodka, même si c’est plus populaire. On souhaite offrir des produits différents », soutient Mme Sivo.
Autre petite victoire, malgré tout : la SAQ a accepté de vendre l’eau-de-vie de framboise de la Maison Sivo, qui sera offerte au cours des prochaines semaines.