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L’industrie du veau lourd, qui permet la valorisation des quelque 150 000 veaux laitiers mâles qui naissent annuellement au Québec, est confrontée à plusieurs défis. La gestion des maladies au début de la période d’engraissement en représente l’un des plus importants.
L’étude réalisée récemment par le Centre d’études sur les coûts de production en agriculture (CECPA) montre que, en dépit de l’embellie observée en 2016, le taux de mortalité a augmenté au cours de la dernière décennie, passant de 7,3 % à 10,9 %, en bonne partie durant la période de démarrage où il a doublé.
Ces résultats suggèrent que la résistance des veaux laitiers aux maladies, au moment de leur mise en marché, doit être améliorée.
Comment expliquer cette situation?
Trois facteurs sont déterminants pour l’efficacité du système immunitaire.
Le 1er facteur est le transfert de l’immunité passive (TIP). L’échec de celui-ci est responsable d’au moins 20 % des problèmes respiratoires des génisses laitières. Par ailleurs, une étude québécoise a observé que plus de 50 % des veaux mâles étaient en échec de TIP à leur arrivée. Le défi des éleveurs de veaux lourds est donc d’obtenir que la grande majorité des bêtes qu’ils achètent aient réussi leur TIP. Un objectif réaliste si tous ces veaux reçoivent au moins quatre litres de colostrum de qualité dans les quatre premières heures qui suivent leur naissance.
Le 2e facteur est le niveau de maturité du système immunitaire des veaux laitiers qui détermine la résistance au stress relié à la mise en marché. Les résultats d’études (Knowles, T. G., 1995, et Barnes, M.A., et autres, 1975) démontrent que le taux de mortalité en période de démarrage est quatre fois plus élevé pour les veaux de moins d’une semaine que pour ceux de trois semaines au moment de leur mise en marché. Par ailleurs, en Europe, on observe un taux de mortalité de 2 % dans les élevages de veaux lourds. Outre l’accès à certains médicaments, il semble que la réglementation qui interdit le transport des veaux de moins de 14 jours pour des voyages de plus de huit heures ait un impact positif.
Le 3e facteur est la vaccination. Des vaccins approuvés pour administration chez les veaux naissants sont récemment devenus disponibles. Déjà, plusieurs éleveurs les administrent à l’entrée en élevage de veaux lourds et observent des résultats encourageants. Ces vaccins devraient toutefois être administrés avant la mise en marché pour un résultat optimal. Le défi des éleveurs de veaux lourds est donc d’obtenir des veaux vaccinés au bon moment afin de réduire le coût de production.
L’amélioration des performances de santé durant l’engraissement est un passage obligé pour les éleveurs de veaux lourds. C’est une préoccupation de bien-être animal importante, mais aussi une question de survie pour l’industrie du veau lourd dans un marché qui s’ouvre aux importations européennes.
Paul Baillargeon, DMV