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SAINT-ALBAN — Partis de presque rien, Émilie Savard et Christian Caron récoltent aujourd’hui les fruits de leur labeur, de leur débrouillardise et des décisions qu’ils ont su prendre au bon moment pour assurer leur avenir et celui de la Ferme Saint-Joseph.
Spontanément, ils affirment que leur objectif n’est pas de s’enrichir à tout prix, mais de travailler pour eux-mêmes et de miser sur leur qualité de vie.
L’entreprise saisonnière que Christian possédait déjà s’est transformée il y a une quinzaine d’années en projet commun pour le couple. La ferme biologique Saint-Joseph a vu le jour sur la base d’un véritable travail d’équipe. On y pratique l’élevage de bovins de boucherie, la culture céréalière et fourragère ainsi que la vente de produits bruts et transformés.
« Notre choix résulte d’une fibre entrepreneuriale qui vibrait très fort chez nous, du besoin de vivre à la campagne et de travailler physiquement et en plein air. Nous sommes maintenant parents de deux enfants : Éloïc, 10 ans, et Mathilde, 8 ans. Nos tâches s’harmonisent parfaitement à la dynamique familiale que nous souhaitions avoir », souligne Émilie, une graphiste de formation qui a travaillé pour une chambre de commerce pendant sept ans.
Malgré tout confrontés à un quotidien parfois lourd, les Savard-Caron apprécient le soutien mutuel qu’ils peuvent s’apporter et se montrent fiers de l’évolution qu’a connue leur exploitation au fil du temps. La ferme compte aujourd’hui 40 têtes, 120 hectares en culture et 2 800 entailles, ce qui les conforte dans l’idée qu’ils ont su bien s’entourer et prendre les bonnes décisions au bon moment.
Bons coups et défis de rentabilité
« L’achat de terres voisines en 2010 et l’an dernier compte parmi nos bons coups. Ces acquisitions ont contribué à augmenter notre production et à diversifier nos activités avec la cabane à sucre. Ainsi, la valeur de notre entreprise a plus que doublé », raconte celle qui vend son bœuf et ses produits de l’érable à la ferme, dans un marché public et par des livraisons.
Parce que les investissements sont considérables et que la marge de profit est souvent mince, la rentabilité de l’exploitation représente néanmoins un défi constant. Émilie et Christian rappellent que leurs activités dépendent en grande partie de la température, mais aussi de plusieurs autres facteurs incontrôlables. « Nous devons développer notre système D et être multifonctionnels », affirme Émilie.
Encore très jeunes, les enfants du couple n’ont évidemment pas déterminé s’ils assureraient la relève de l’entreprise, mais la fillette prend déjà plaisir à accompagner sa mère au marché. « Je constate que Mathilde aime le contact avec le public, mais dans son cas comme dans celui d’Éloïc, nous tenons à ce qu’ils fassent ce qu’ils veulent dans la vie », mentionne Émilie.
Des valeurs solides et une attitude positive Non seulement la famille occupe-t-elle une place importante dans la vie d’Émilie Savard et de Christian Caron, mais l’engagement communautaire se trouve aussi au sommet des valeurs du couple. Pour Émilie, la relation qu’elle entretient avec ses clients, l’honnêteté, le respect et l’environnement revêtent une grande importance. Et lorsque des imprévus changent les plans, l’éleveuse a appris à ne pas se montrer déstabilisée. « Il faut être polyvalent, ne pas se décourager et être patient, car quand on y met les efforts, tout devient possible. » |