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Évolution du nombre de femmes en agriculture (1981-2016) – C’est en 1990 que le ministre de l’Agriculture, Yvon Picotte, a annoncé au Congrès général de l’Union des producteurs agricoles (UPA) l’entrée en vigueur du programme d’accès à la propriété pour les conjoints et conjointes de 40 ans et plus.
En 10 ans, cette mesure a fait croître de 20 % le nombre de femmes exploitantes. Depuis, malgré une baisse du nombre de fermes au Québec, le pourcentage de femmes qui exploitent une entreprise agricole s’est maintenu autour de 25 %. Toutefois, en 2008, le ministère de l’Agriculture estimait à 18 850 le nombre de conjointes qui participaient de près ou de loin aux activités agricoles sans détenir de titre de propriété.
Évolution du nombre de femmes élues (1987-2017)
En 1981, 59,6 % des productrices reconnues et 60,3 % des collaboratrices souhaitaient participer aux activités syndicales de l’UPA. En 2016, elles étaient 14 % à s’impliquer dans des fonctions syndicales de syndicats locaux, 16 % dans les fédérations régionales, 8 % dans les spécialités et 16 % au sein de la confédération.
D’entrée de jeu, 77 % des femmes et 46 % des hommes considèrent que les femmes ne sont pas bien représentées dans les postes décisionnels en agriculture, une différence de 31 %.
Actuellement, un peu plus de 8 000 productrices sont propriétaires ou mandataires, ce qui correspond à 21,7 % du bassin électoral, pour 28 980 producteurs. Les membres des Agricultrices du Québec qui ne détiennent pas de parts peuvent également être nommées à titre d’administratrices à leur fédération régionale, à l’exception des postes à la présidence et à la vice-présidence. Dans le cas des fédérations et des groupes spécialisés, certaines clauses peuvent toutefois les exclure de l’administration des offices de mise en marché.
Manque de confiance
Outre les freins légaux et de structure administrative, 18 % des hommes estiment que les femmes ne disposent pas des compétences nécessaires pour siéger à titre d’administratrices, mais 65 % des répondantes soulèvent elles-mêmes cette raison.
La conciliation travail-famille (CTF)
Dans le cadre de l’étude Femmes et ruralité menée par les Agricultrices, 10 % des femmes se sont déclarées aidantes naturelles et 17 % se considèrent comme étant mères au foyer. Elles ont en moyenne 2,9 enfants, en comparaison à la moyenne québécoise qui est de 1,73. De façon générale, les femmes consacrent près de trois fois plus d’heures par semaine aux tâches domestiques et aux enfants comparativement aux hommes.
Plusieurs problématiques spécifiques en CTF ont été mentionnées chez les productrices dont :
• une lourdeur pour le couple lorsque la femme assume une plus grande part de responsabilités;
• une augmentation de la prise en charge des personnes en perte d’autonomie;
• un manque de programmes de soutien parental pour les travailleurs autonomes qui ont des horaires atypiques ou qui habitent en milieu rural;
• une surcharge de travail qui entraîne une réduction du temps consacré à la famille et aux travaux ménagers.
Le travail invisible
Seulement une femme sur cinq perçoit un salaire provenant de l’entreprise agricole. À travail égal, elle reçoit 79 % de la rémunération de leur homologue masculin (18 603 $ contre 23 468 $). De plus, 48 % de la relève féminine ont un emploi à l’extérieur de l’exploitation, contre 40 % des hommes.
Les femmes réalisent annuellement, en moyenne, 5 575 $ de travail non rémunéré pour les tâches liées à l’entreprise familiale telles que soins aux animaux, vente et transformation des produits. Pour le Québec, cela correspond à plus de 108 M$ par an.