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Il n’y a pas qu’au Québec où l’on s’inquiète du phénomène d’accaparement des terres agricoles par des intérêts autres qu’agricoles.
En France, on s’interroge également sur les moyens à prendre pour écarter du chemin ces « envahisseurs » du domaine foncier qui achètent des terres pour le rendement. « Ce sont des individus qui se spécialisent dans des montages financiers de plus en plus complexes pour échapper à notre surveillance. Et ils sont bien conseillés juridiquement quand vient le moment de rédiger des contrats de vente qui renferment des subtilités difficiles à décoder », constate Robert Lévesque, directeur de la Fédération Nationale des Sociétés d’Aménagement Foncier et d’Établissement Rural (FNSAFER).
Il concède que la FNSAFER, société sans but lucratif sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances, ne dispose pas de pouvoirs illimités pour protéger toutes les terres agricoles, bien qu’il lui soit permis de bloquer une transaction si elle ne va pas dans l’intérêt de l’agriculture.
« Nous exerçons notre droit de préemption quand la situation l’exige. Ça ne fait pas que des heureux chez les producteurs-vendeurs et les investisseurs qui veulent contourner les règles. Cette démarche est généralement efficace, mais nous ne pouvons tout contrôler », précise le directeur de la FNSAFER, qui a vu le jour il y a 52 ans. Il ne cache pas, par ailleurs, que les capitaux servant à acheter des terres – ou à les louer – proviennent de plus en plus de l’étranger. La propriété foncière du potager français serait donc de moins en moins française.
Mais comment faire pour contrer ce phénomène grandissant? Robert Lévesque répond franchement. Selon lui, il faut opter pour le modèle d’une agriculture familiale, par opposition à une agriculture de financiers. Or, la financiarisation de l’agriculture gagne du terrain.
« Il faut savoir laquelle des deux agricultures on désire. Une fois qu’on l’aura définie, on pourra mieux intervenir. On pourra aussi se commettre politiquement », précise-t-il.