Politique 29 septembre 2017

Le ministre Lessard en train de « quantifier » sa politique

Le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, rencontre les principales filières agroalimentaires du Québec pour établir le potentiel de croissance envisageable dans la future politique bioalimentaire.

« Chacun des groupes vient me déposer quelque chose pour que je puisse monter la cible [de croissance] et essayer de quantifier ce que pourrait être une mesure budgétaire », a expliqué Laurent Lessard en entrevue à La Terre, en ajoutant qu’il voulait « nourrir de l’ambition sur un horizon plus long » qu’un simple budget.

Le ministre procède depuis quelque temps à des « speed meetings » d’une heure ou une heure trente avec les filières du porc, du lait, des volailles, du sirop d’érable, du grain et biologique. Le secteur des hôtels et restaurants et certains centres de recherche feront aussi partie de cette consultation.

« C’est pour aider à positionner les attentes et les besoins dans une optique de croissance », indique le ministre à propos de sa tournée préparatoire au Sommet sur l’alimentation, qui est prévu pour le 17 novembre à Québec. Il est question de cible de marché et de ce que ça prend pour y parvenir. Même pour la gestion de l’offre, les filières ont exprimé comment elles pourraient mieux « avancer leur cause » au Canada.

« On fait une politique de cohésion qui est plus large que juste la croissance et les exportations », indique par ailleurs le ministre Lessard, qui précise que la politique s’intéressera aussi à une meilleure occupation du territoire, à la santé de la population, à l’éducation, à la formation et à la contribution de la recherche. L’accès au marché, aux tablettes, aux restaurants et aux institutions du gouvernement feront aussi partie de l’équation.

Le Sommet du 17 novembre servira à « écrire les têtes de chapitre » de la future politique, qui sera détaillée par la suite et accompagnée de plans d’action soutenus par un financement.

Marge de manœuvre

« Quand un gouvernement décide de faire une politique bioalimentaire, c’est parce qu’il va l’accompagner. Tous les signaux sont au vert au gouvernement sur les rentrées d’argent et les surplus budgétaires », répond le ministre quand on lui demande si son gouvernement est ouvert à investir davantage en agriculture et agroalimentaire. 

Le ministre Lessard ne compte pas tellement sur le cadre stratégique canadien de 2018 pour soutenir la nouvelle politique québécoise. Le cadre canadien est déjà déterminé et « ils n’ont pas plus d’argent qu’avant ». Le soutien fédéral à la recherche sera tout de même utilisé à 100 %. « Je ne suis pas dans une stratégie de soutien à l’agriculture quand il y a de la misère », ajoute Laurent Lessard, qui est quand même ouvert à bonifier et à moduler ces programmes de soutien, dont plusieurs sont partagés avec le fédéral.