International 25 septembre 2017

Plus de 25 % des solides non gras passent par la nouvelle classe 7

Depuis février dernier, 26 % en moyenne des solides non gras du lait produit au Canada passent par la nouvelle classe 7. Cela comprend de la poudre de lait écrémé et d’autres ingrédients laitiers vendus selon le prix mondial.

Les volumes vendus en classe 7 tournent maintenant autour de 20 000 000 kg ou moins de solides non gras (SNG) par mois. Selon les données publiées par la Commission canadienne du lait (CCL), la quantité totale de SNG vendue depuis février et jusqu’en mai dans la classe 7 s’élevait à 82 457 000 kg. Ce sont les derniers chiffres disponibles. Pour le groupe P5, dont le Québec fait partie, 27 % des protéines sont passées par la classe 7 en juillet dernier.

Depuis la mise en œuvre de la classe 7, en février, la CCL indique que le prix des SNG a baissé de 1,95 $ à 1,55 $/kg. Selon les calculs de Geneviève Rainville, directrice de la recherche aux Producteurs de lait du Québec (PLQ), une remontée du prix des SNG sur le marché mondial à 2 $, soit 0,45 $ de plus qu’en ce moment, signifierait une augmentation de 1 $ l’hectolitre standard pour les agriculteurs. Rappelons qu’un hectolitre standard contient 8,9 kg de SNG. L’impact négatif de la baisse de 0,40 $/kg depuis le début de l’année est donc d’un peu moins de 1 $ par hectolitre standard.

« L’effet de la classe 7 sur le prix s’apparente à ce à quoi on s’attendait », indique Geneviève Rainville, qui rappelle qu’avant la mise en place de cette dernière, la poudre de lait devait parfois être vendue sur le marché de l’alimentation animale à des prix très bas.

Prix mondial

Selon la directrice de la recherche des PLQ, le kilo de SNG s’est déjà vendu 3 $ sur le marché mondial lors de très bonnes années, mais le prix moyen historique se situe cependant plutôt autour de 2,20 $. Ce cycle de bas prix pour cet ingrédient se maintient depuis environ deux ans alors que la tonne de poudre de lait se vend autour de 2 000 $ US ou moins. Auparavant, ce prix pouvait parfois s’élever à 2 500 $, 3 000 $ ou même 4 000 $ US la tonne.

Historiquement, les prix mondiaux ont toujours connu une hausse après être passés par un creux. La spécialiste des PLQ fait cependant valoir que les Européens disposent de surplus de poudre de lait de 350 000 tonnes, ce qui continue de faire pression sur le prix.

Baisse du lait diafiltré

L’arrivée de la classe 7 n’a pas mis fin à l’entrée au pays de matières protéiques, comme le lait diafiltré en provenance des États-Unis.

Selon le Centre canadien d’information laitière, les importations de matières protéiques du lait, solides et liquides, sont passées de 76 M$ de janvier à juin 2016 à 54 M$ pour la même période en 2017. Il s’agit d’une diminution de près de 30 % en valeur.

On remarque cependant une augmentation de 53 % du volume de matières protéiques importées pour cette même période. Geneviève Rainville ne s’inquiète pas outre mesure de cette dernière variation en kilos, qui s’expliquerait par une nouvelle façon de compiler les volumes en 2017. La valeur donnerait donc une meilleure indication de ce qui traverse la frontière dans la mesure où les prix mondiaux sont relativement stables depuis deux ans.