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L’ensemble des intervenants et des producteurs de porcs au Québec sont très sensibles à la demande des consommateurs. Ainsi, depuis plusieurs années, l’objectif est clair : diminuer l’emploi des antibiotiques ou même ne plus en utiliser comme facteurs de croissance (AFC).
Mais attention! On ne parle pas ici de ne plus traiter les bêtes qui sont malades, car cela serait contraire à l’éthique et aux engagements de respect du bien-être animal endossé par tous.
Le premier pas à faire lorsqu’on désire se lancer dans la réduction ou l’élimination des antibiotiques utilisés comme AFC est de rehausser ses procédures de biosécurité et d’hygiène, puis de revoir les conditions d’élevage telles que régie, logement et ventilation. Encore une fois, il faut revenir à la base. Les antibiotiques sont là pour contrôler les agents pathogènes qui rendent nos animaux malades. Si on élimine ces éléments nocifs, on n’a plus besoin de les combattre.
Hygiène et biosécurité
Il faut empêcher les contaminants d’entrer dans les bâtiments en instaurant de bonnes mesures de biosécurité et briser le cycle des maladies en adoptant d’excellentes mesures hygiène que l’on applique dans les locaux et aux équipements. Ces deux recommandations ont largement fait leurs preuves. Une fois ces conditions mises en place, les solutions de rechange aux AFC peuvent être envisagées. Comme elles ne sont pas aussi efficaces que les antibiotiques, si la première étape n’est pas faite, elles seront presque inutiles.
À noter que les moyens qui ont démontré de bons effets l’ont fait en majorité chez les porcs en bas âge. À cette étape, le système immunitaire est moins mature et moins efficace. C’est donc pendant la période passée à la pouponnière que la plupart des mesures de prévention s’avèrent utiles et rentables.
Ingrédients de remplacement
Cela dit, il faut aussi savoir que ces solutions de rechange sont surtout efficaces contre les désordres digestifs et n’ont que très peu d’effets sur les troubles respiratoires. Parmi les modifications ou ajouts aux aliments qui peuvent aider, on peut mentionner une réduction du taux de protéines, l’addition d’acidifiants préférablement protégés, l’emploi de probiotiques, d’enzymes selon le type de céréales et de levures, la diminution du taux de calcium (pouvoir tampon élevé), ainsi que l’utilisation de bons niveaux de zinc et de cuivre.
Il est important de consulter un agronome conseiller en nutrition, qui saura guider le producteur voulant s’engager dans cette démarche. De fait, on doit posséder plusieurs notions afin de poser les bons gestes et atteindre les objectifs. Il faut connaître la source des ingrédients à donner et les effets de leur combinaison avec d’autres éléments, les dosages ainsi que la durée de leur utilisation.
À quoi s’attendre en production porcine? Dans les phases d’élevage les plus critiques comme au moment du sevrage, certains additifs alimentaires ciblés auront partiellement les mêmes effets que les antibiotiques. Il faut tout de même s’attendre à une détérioration des performances lorsqu’on effectue un retrait complet des antibiotiques ou à une diminution de 1 à 3 % sur celles-ci dans le cas de la suppression des AFC seulement. |
Marquis Roy, agr.