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La prochaine version du Guide alimentaire canadien, qui favorise les protéines de source « végétale » au détriment du lait et des viandes, inquiète passablement les éleveurs de bovins et de porcs ainsi que les producteurs de lait. De leur côté, les producteurs de grains sont partagés.
« Pourquoi, quand on sait que les protéines laitières sont parmi les plus complètes? » s’insurge le directeur des communications des Producteurs de lait du Québec, Jean Vigneault. Celui-ci s’explique mal l’approche de Santé Canada, qui dit s’appuyer sur les conclusions probantes de la science. D’ailleurs, note-t-il, le ministère fédéral conserve inchangées ses données relativement aux effets bénéfiques des produits laitiers sur la santé humaine.
« L’os, dénonce-t-il, c’est lorsqu’on précise que les protéines doivent être de source végétale. On semble vouloir catégoriser toutes les protéines animales dans un seul sac à consommer avec précaution. »
Même son de cloche chez les Producteurs laitiers du Canada (PLC). La diététiste Nathalie Savoie indique que les PLC ont soulevé durant les consultations de Santé Canada « une préoccupation importante » à regrouper tous les aliments qui sont des sources de protéines. Elle fait valoir qu’il est primordial de conserver une recommandation pour les produits laitiers, notamment parce qu’ils sont aussi « riches en calcium ».
« Actuellement, rapporte-t-elle, Santé Canada semble dire que tous les aliments ont la même valeur. »
Frustrant
Les Producteurs de bovins du Québec (PBQ) et les Éleveurs de porcs du Québec accueillent aussi avec étonnement la prochaine mouture du Guide alimentaire. Claude Viel, président des PBQ, plaide en faveur d’une alimentation diversifiée où les viandes rouges ont toujours leur place.
« C’est décevant et frustrant pour les producteurs de bovins », déclare-t-il, notant que les produits surtransformés doivent être consommés avec prudence.
Les Éleveurs de porcs ont pour leur part été représentés dans ce dossier par le Conseil canadien du porc. John Ross, directeur général, partage les mêmes inquiétudes relativement aux protéines d’origine végétale.
« Ce n’est vraiment pas en notre faveur », admet-il en entrevue téléphonique.
John Ross souligne également que le porc peut faire partie d’une diète équilibrée qui doit comprendre différentes sources de protéines, de minéraux et de vitamines.
Grains
Les Producteurs de grains du Québec se disent prêts à répondre à toute hausse de la demande pour des protéines de source végétale. La nouvelle orientation du Guide alimentaire canadien n’a toutefois pas encore été considérée.
Le directeur général Benoît Legault indique que son groupe n’a pas de position officielle sur la question, admettant son inconfort à se prononcer. Si les producteurs ont la santé à cœur, précise-t-il, ils cherchent d’abord à développer leur marché.
« Si la prochaine version du Guide ouvre de nouveaux marchés pour les légumineuses, ajoute-t-il, les producteurs sont là pour répondre à la demande. »