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SAINT-NORBERT — Jean-Pierre Ferland a fait son nid dans la campagne de Saint-Norbert, un petit village de Lanaudière. Ce havre de paix, sien depuis 45 ans, est pour lui plus qu’un lieu de vie. « C’est mon âme qui est ici », confie le chanteur.
Né un 24 juin à Montréal, dans un 2e étage de la rue Chambord, le petit Jean-Pierre a grandi en pleine ville. « Je faisais pousser des radis et des tomates dans la ruelle. Ma mère me disait : “Toi, tu vas finir à la campagne”. »
Plus tard, c’est une fermette de 250 acres de champs et de forêt qui a fait battre son cœur. Il se souvient du premier soir. « Je suis allé chercher de la viande à la boucherie du village et je l’ai mangée, là, dans la cuisine de la maison vieille de 300 ans. Enfin, j’ai senti que j’étais chez moi. »
L’endroit a certes coloré l’œuvre de Jean-Pierre Ferland. « C’est ici que je m’inspire, que j’écris, que je joue. Quand on est plusieurs, on répète dans l’écurie. » Son disque Écoute pas ça a été enregistré dans sa petite cabane à sucre jaune. « C’était expérimental, des conditions d’enregistrement uniques. On avait mis des haut-parleurs dans le champ. »
Il a aussi composé la chanson Une chance qu’on s’a dans sa cuisine, le soir de la mort de son chien. « Ça m’a mis dans un état tellement sensible, j’ai écrit ça d’une traite. »
Des animaux et des fleurs
Des chiens et une dizaine de chevaux ont fait partie de sa vie, tout comme la musique et l’amour. « Je suis amoureux de la beauté », dit le chanteur, qui vit entouré de fleurs, dont plusieurs magnifiques rosiers jaunes, nommés en son honneur. Son champ de foin, délaissé depuis la mort de son cheval il y a peu de temps, sera bientôt planté de lavande.
En plus d’une forêt « pleine de secrets », son royaume cache un lac de 5 km, qu’il a lui-même fait creuser. « C’est la plus belle création terrestre de ma vie. J’ai bousculé la terre. » Bordé d’iris versicolores et de mélèzes, son lac est devenu une escale pour les outardes. « Quand je les vois arriver, je sais que le temps des sucres est fini », dit Jean-Pierre Ferland qui produit son propre sirop, tel qu’il l’a appris des gens de la région.
Si le chanteur a adopté Saint-Norbert, sa communauté le lui rend bien. Ainsi, son église, qu’il a contribué à sauver par un spectacle-bénéfice, a été convertie en espace culturel et porte désormais son nom.
Geneviève Quessy, collaboration spéciale