Au 4e jour de grève dans la construction, les chantiers agricoles sont « sous surveillance » syndicale.

Un comportement déplorable, selon les producteurs interrogés par la Terre.

La loi qui régit l’industrie de la construction exclut d’emblée les chantiers agricoles. Selon cette loi, des travailleurs devraient donc pouvoir continuer de travailler à la construction de bâtiments à la ferme, même pendant une grève générale illimitée.

Plusieurs producteurs affirment cependant avoir cessé les travaux de construction et se disent victimes d’intimidation. « Ils arrivent dans un bus de 20 syndiqués, avec quatre fier-à-bras, et ils disent d’arrêter de travailler, s’indigne Yannick Blanchette, producteur laitier de la région de Saint-Hyacinthe. Ensuite, ils vont surveiller de loin. » Contrairement à l’un de ses confrères qui a dû mettre sur pause la construction d’une étable à veaux, l’agriculteur « continue de travailler, en attendant » la visite des grévistes.

C’est un risque que Jocelyn Deslanges, entrepreneur depuis une quinzaine d’années sur des chantiers agricoles, n’ose pas courir. « On a tout arrêté, dit-il. On a peur de ce qui pourrait être fait à notre machinerie, la nuit. »

Le porte-parole de l’Alliance syndicale, Yves Ouellet, assure pour sa part que seuls les travaux régis par la loi sur la construction sont visés par la grève. « Pour le moment, rien ne nous a été rapporté concernant des chantiers agricoles, résume-t-il. On va regarder ça. »