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Au Québec, le prix du lait de chèvre devrait diminuer de 10 à 12 %, soit l’équivalent de ce que les acheteurs paient en Ontario. Au terme de la renégociation de la convention de mise en marché, échue en décembre 2014, le Syndicat des producteurs de chèvres du Québec (SPCQ) a finalement accepté les demandes de l’un des plus importants acheteurs du pays, Saputo.
Si la convention est signée, l’impact pourrait être important à court terme pour les producteurs, mais bénéfique pour la filière à long terme, estime le président du SPCQ, Christian Dubé.
Dilemme
« Ce que [Saputo] nous disait, c’est : “Si vous ne baissez pas votre prix, on sera capables de l’avoir de l’autre bord [en Ontario] à ce prix-là” », indique M. Dubé. Un « ultimatum », au moment où la province voisine connaît une surproduction de lait caprin d’environ 8 millions de litres pour Saputo seulement, soit presque la totalité de la production du Québec. Une pression d’autant plus difficile à supporter que le marché n’est pas hermétique aux importations. « L’Espagne, de par sa production de 483 millions de litres, a actuellement d’énormes quantités de caillé congelé à vendre à rabais », lit-on dans un document du Syndicat dont La Terre a obtenu copie.
Christian Dubé ne nie pas que la baisse de revenus est « majeure » et que certains producteurs ne passeront pas à travers cette crise. « Il y a déjà des producteurs qui sont en difficulté financière, convient-il. C’est certain que ces producteurs-là ne passeront pas au travers, mais les variations de prix font partie du risque d’être entrepreneur. »
Le litre de lait aux composantes de base, qui se vend en moyenne 1,17 $, passera sous la barre du dollar pour atteindre 0,95 $. Une baisse peu surprenante pour la productrice et ex-présidente, Maude Caron. Elle note cependant une hausse de la prime d’automne sur une période plus longue.
Avantages
Avec les prix actuels du lait de chèvre, les transformateurs du Québec ne sont pas concurrentiels pour les marques maison, selon M. Dubé. Peut-être le deviendront-ils si le Québec et l’Ontario sont à parité en ce qui concerne le prix, poursuit ce dernier, ce qui permettra d’augmenter les volumes de lait de chèvre produits au Québec.
Sans oublier le potentiel important que représente l’usine de lait maternisé de propriété chinoise actuellement en construction à Kingston, en Ontario. « On les a rencontrés à quelques reprises et on travaille pour essayer de combler au moins le tiers de la demande de cette usine-là », explique le président. Un projet qui pourrait avoir un impact majeur sur l’industrie caprine québécoise, mais seulement à partir de 2019. Les deux prochaines années seront donc incertaines pour les producteurs, dont le mécontentement se fait largement sentir. Ils sont attendus en grand nombre à la séance d’information organisée par le Syndicat, qui se tiendra à Drummondville le 9 août.
Au moment de mettre sous presse, Saputo n’avait pas répondu aux demandes d’entrevues de La Terre.