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SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE — Utilisé à titre de superaliment dans les smoothies ou les barres de céréales, le chia pourrait désormais être cultivé en grande première au Québec, puisqu’un projet d’étude financé par le gouvernement provincial se penche sur le potentiel de la production biologique de ces graines aux multiples bienfaits.
L’équipe de la chercheuse Josée Boisclair, à l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) de Saint-Bruno-de-Montarville, observe le rendement de quelques centaines de semis depuis 2015. L’organisme a obtenu l’aval du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) pour poursuivre les travaux jusqu’en 2018.
Originaire de l’Amérique du Sud, le chia est cultivé aux États-Unis depuis peu grâce aux chercheurs Tim Philips et David Hildebrand, de l’Université du Kentucky, qui ont développé de nouvelles lignées pouvant pousser dans les régions à jours longs. Ce sont d’ailleurs ces spécialistes qui ont fourni les premières semences à l’IRDA.
Les essais s’avèrent concluants jusqu’à présent. « C’est une plante assez résistante et elle nous a offert un bon rendement, mais on doit pousser la recherche pour évaluer comment elle s’adapte à nos conditions météorologiques », explique Laurence Jochems, professionnelle de recherche associée au projet.
De bon augure
On pourrait presque dire que l’équipe est en mode séduction avec le chia, car elle doit traiter les différents candidats, c’est-à-dire les plants, « aux petits oignons » pour déterminer leur niveau de compétitivité. « L’objectif est de comparer les rendements de trois dates de semis différents. La récolte du chia se fait après la première gelée, alors son temps de croissance est assez long », souligne Mme Jochems.
La récolte doit s’effectuer vers la fin du mois d’octobre, et l’un des défis est de déterminer la date optimale, car le chia est très sensible à l’égrenage sur pied. Toutefois, les plants réussissent à combattre l’adversité de façon exemplaire, car ils se laissent difficilement abattre par les mauvaises herbes. De plus, peu de dommages ont été causés par l’altise à tête rouge, le seul insecte nuisible laissant parfois quelques criblures sur le feuillage.
Si la culture du chia doit encore faire ses preuves, celui-ci attire déjà l’attention de plusieurs producteurs, confirme Mme Jochems. « Ça fait plusieurs fois que je présente le chia aux agriculteurs et la plante suscite une grande curiosité, car c’est un tout nouveau marché. Il pourrait contribuer à diversifier le type de cultures disponibles ici ». L’IRDA effectue parallèlement une analyse de rentabilité pour déterminer le coût des semences sur le marché.
Une collaboration de Josianne Desjardins