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Dans une réunion où des statistiques sur les niveaux de stress ressentis par les agriculteurs et agricultrices étaient présentées, un participant avait affirmé haut et fort : « Ne gaspillez pas votre temps à parler de ça! C’est bon, le stress, on en a besoin. »
C’est vrai, mais c’est également faux… Trop, c’est comme pas assez. Lorsqu’il n’y a pas assez de stress, votre organisme est sous-stimulé et fonctionne au-dessous de ses capacités. Quand il y en a trop, votre corps est surstimulé et fonctionne parfois jusqu’à la surchauffe. Ça se produit lorsqu’il y a trop de stress pendant trop longtemps. Si, chaque jour, vous ressentez de la tension, le corps est constamment en train de mobiliser de l’énergie pour la combattre, parfois jusqu’à l’épuisement de vos réserves. À long terme, la sollicitation continuelle de vos hormones de stress entraîne des effets néfastes sur votre santé psychologique et physique. Des symptômes apparaissent alors pour vous prévenir que quelque chose cloche : douleurs à l’estomac, maux de ventre, mèche courte, colère, insomnie, etc. Une lumière rouge « ATTENTION » devrait s’allumer pour vous signaler un problème de stress chronique.
Le stress aigu, c’est autre chose. Par exemple, vous pourriez réagir de la même façon qu’en vous retrouvant face à face avec un lion. Devant un danger, le cerveau sécrète des hormones qui vont aider le corps à mobiliser une grande quantité d’énergie pour combattre la menace ou la fuir. Il se pourrait donc que vous couriez plus vite que vous ne l’avez jamais fait de toute votre vie. Puis, votre stress diminuerait lorsque vous vous retrouveriez en sécurité. Ce dernier n’est pas mauvais en soi, puisqu’il stimule la sécrétion d’hormones qui vont aider à faire face à une situation ponctuelle.
Donc, c’est comme bien d’autres choses. Le stress est aidant à faible dose, mais nuisible en excès.
Q C’est bien beau la qualité de vie, mais chez nous, ça cause des conflits. Pour son bien-être, notre relève veut que nous procédions à l’installation d’un robot de traite, mais pour nous autres, ça veut dire prendre de l’expansion, sinon ça ne serait pas rentable. Nous devrions aussi nous endetter pas mal, alors que nous commençons juste à souffler. Notre fils dit qu’il ne reprendra pas la ferme s’il n’a pas ça.
R Le bien-être des uns n’est pas nécessairement celui des autres. Rappelez-vous lorsque vous aviez son âge. Quels étaient vos projets? Comment étaient-ils perçus par vos parents? Est-ce que votre père était toujours d’accord avec vous? Il trouvait peut-être que vous n’étiez pas raisonnable. C’est normal de ne pas avoir la même vision du futur que votre relève. Vous, vous pensez plutôt à ralentir, tandis que votre relève a le vent dans les voiles. Comparez. Il y a certainement des choses qui vous aideront à comprendre la position de votre fils. Un producteur nous racontait dernièrement que lorsque lui-même avait pris la relève de la ferme laitière familiale, il avait installé un lactoduc et son père trouvait ça bien épouvantable de faire une telle dépense. Aujourd’hui, sa fille construit une nouvelle étable et fait l’acquisition d’un robot de traite. C’est la continuité de l’entreprise.
Cela dit, il n’en demeure pas moins que le projet de votre relève vous implique financièrement. C’est normal que les gros investissements soient stressants et que vous ne vouliez pas vous surendetter. Vous avez travaillé fort toute votre vie et vous ne voulez pas mettre votre retraite en péril. Afin de rendre le transfert plus attrayant pour leur relève qui réclame plus de temps libre, beaucoup de parents se retrouvent dans ce même dilemme. Nous reviendrons d’ailleurs sur ce sujet la semaine prochaine.
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