Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Émilie Ménard vit à un rythme d’enfer pour réaliser son rêve de posséder sa propre ferme laitière. Et elle y arrivera sous peu, grâce à une volonté de fer, du cran et de l’ardeur au travail. Portrait d’une jeune agricultrice de 28 ans qui inspire les gens autour d’elle.
La folle vie d’Émilie Ménard commence à 5 h le matin alors qu’elle quitte sa résidence située à une dizaine de minutes de la ferme pour aller traire les vaches. Elle revient à la maison à 7 h pour le déjeuner des enfants, retourne nourrir les bêtes, revient pour cuisiner le dîner, et retourne à l’étable en après-midi pour l’entretien et la gestion du troupeau. En bonus, elle effectue une partie de ses tâches avec la petite Zoé sur son dos, dans le porte-bébé!
Revenue de la traite, la « machine Émilie Ménard » dit bonne nuit à ses trois enfants et complète parfois sa journée par une brassée de linge! « C’est sûr que ça fait des grosses semaines, mais c’est notre projet de vie d’avoir une ferme. Si tout se déroule comme prévu, dans 10 ans, mon conjoint pourra laisser son emploi pour venir travailler à temps plein ici », décrit Émilie, le sourire dans les yeux.
L’agricultrice prend graduellement possession de la ferme d’un agriculteur qui ne lui est pas apparenté. Depuis 2015, elle travaille à temps plein à la ferme de Jacques Massé sans recevoir de salaire. En échange, le propriétaire actuel la rémunère avec des parts. « Nous vivons uniquement sur le salaire de mon conjoint qui travaille à l’extérieur. Nous ne sommes pas riches, mais nous nous débrouillons », dépeint Émilie.
« C’est là que tout a commencé! »
Les parents d’Émilie ne possédant pas de ferme, c’est le hasard de la vie qui s’est chargé de lui en trouver une. « Quelqu’un qui savait que je cherchais une ferme m’a donné le numéro de Jacques et c’est là que tout a commencé! » se remémore-t-elle.
L’entreprise laitière située au Bas-Saint-Laurent change progressivement de mains et les propriétaires effectuent conjointement cette opération dans un contexte de croissance. Émilie et son conjoint jouent les menuisiers avec M. Massé depuis trois ans pour agrandir l’étable. Ils ont aussi augmenté la production du troupeau de 18 à 31 kg/jour. Ambitieuse, Émilie veut accroître la rentabilité de la ferme en amorçant sous peu une transition vers la régie biologique. Décidément, rien ne l’arrêtera!
Comme dans toutes les familles Le transfert de ferme non apparentée impose des compromis. « Parfois, c’est difficile, admet Jacques Massé. On pense toujours qu’on est le propriétaire, mais il faut se mettre dans la tête qu’on doit céder la propriété à une relève qui a des idées différentes. » Avez-vous eu des chicanes de famille « non apparentées »? « Oui! Il y a une confrontation des générations. Mais je me dis que ce serait pareil avec mon propre père », nuance Émilie Ménard. Les deux propriétaires soulignent l’importance de se parler, de se serrer les coudes et de miser sur les forces de chacun. |
VOIR AUSSI
Comme un sillon de labour