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Nombreux sont les producteurs qui voient leur « paye de lait » diminuer depuis quelque temps. Certains professionnels en santé psychologique prédisent que si la tendance se maintient, le nombre de producteurs de lait en détresse ira en augmentant.
Jugement altéré
Selon ses dires, Michel Fabry n’était pas en colère ni en détresse psychologique le 15 mai dernier lorsqu’il a déversé le contenu de son épandeur à lisier autour du bâtiment de l’Union des producteurs agricoles (UPA), à Longueuil. Pourtant, un tel geste démontrait que le producteur était en détresse, commente Johanne Dion, travailleuse de rang à l’organisme Au cœur des familles agricoles. Ce dernier semblait en colère. Son jugement avait été altéré par l’irritabilité et probablement par l’insomnie, ajoute Martine Deschamps, conseillère spécialisée dans les transferts de ferme. « Je ne peux pas croire qu’il se soit dit calmement au préalable : “Je n’arrive pas depuis deux ans; il n’y a personne qui m’écoute. Il n’y a personne qui me comprend, surtout pas l’UPA” pour, finalement, poser un geste qui lui occasionne des dépenses supplémentaires », explique-t-elle. « Je n’excuse pas du tout le comportement de l’agriculteur, mais quelle démonstration de toute sa souffrance! » a dit Mme Deschamps au moment de l’événement.
Détresse dans le lait
Sans en nier l’existence, Mme Dion ne veut pas établir de corrélation entre l’augmentation des cas rapportés dans l’actualité et la hausse du nombre de producteurs en détresse avant de voir les statistiques de fin d’année.
Mme Deschamps n’est pas du même avis. Depuis 10 ans, elle observe une augmentation de la détresse psychologique en agriculture. « Régulièrement, quand j’accueille la relève, c’est associé à un projet qui nécessite des investissements importants, mais en même temps, les revenus sont à la baisse et il faut racheter les parts aux cédants souvent déjà endettés. » Le climat est assez morose chez la relève laitière, selon elle. « La relève, il faut qu’elle soit faite solide en tabarnouche », conclut Mme Deschamps, en rappelant qu’une trentaine de fermes laitières ont cessé leurs activités l’été dernier en Montérégie-Ouest.
Aide psychologique pour agriculteurs
Les producteurs et leur famille immédiate qui vivent des difficultés peuvent maintenant avoir accès à de l’aide psychologique adaptée à leur style de vie. Une ligne téléphonique et un site Web gratuits, offerts par ProSanté, sont accessibles 24 h/24, 7 j/7, pourvu que les demandeurs possèdent un numéro de producteur de l’UPA. Dans le cas où des consultations chez un professionnel tel que psychologue, travailleur social, psychothérapeute, psychoéducateur, sexologue et conseiller d’orientation seraient nécessaires, l’UPA a négocié un tarif préférentiel de 85 $ par entretien. ProSanté a confirmé à La Terre que les rencontres pouvaient se faire en personne, par « Web thérapie » ou par téléphone, et que les ressources professionnelles étaient en partie spécialisées dans le milieu agricole. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez contacter ProSanté en tout temps au 1 888 687-9197, ou consulter le site votreconseillervirtuel.ca |