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Les 21 plus gros producteurs agricoles de la planète ont versé des subventions totalisant 486 G$ US en 2012, une légère baisse par rapport à l’année précédente.
On parle ici de pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ainsi que du Brésil, de la Chine, de l’Indonésie, du Kazakhstan, de la Russie, de l’Afrique du Sud et de l’Ukraine. C’est ce qu’avance l’étude réalisée par le Worldwatch Institute, une organisation environnementale américaine financée par la Fondation Bill & Melinda Gates, rendue publique en mars 2014.
L’Asie constitue le continent qui dépense le plus pour son agriculture, avec 57 % du total. La Chine vient en tête avec 165 G$ US, suivie par le Japon (65 G$), l’Indonésie (28 G$) et la Corée du Sud (20 G$). C’est d’ailleurs en Chine que l’on observe la plus forte progression des soutiens publics à l’agriculture (+ 89 %) entre 2008 et 2012. L’Europe occupe le deuxième rang avec 28 %, puis viennent les 45 G$ de l’Amérique du Nord (9 %) et l’Amérique du Sud (2 %). L’étude évalue les soutiens publics canadiens à 7,5 G$. Le soutien serait inexistant en Océanie, en Afrique et au Moyen-Orient. L’aide publique prend surtout la forme de soutien des prix en Chine, alors que les paiements directs découplés ont la vedette en Europe.
Selon le Mouvement pour une organisation mondiale de l’agriculture (Momagri), en France, il s’agit d’une preuve « que le soutien à l’agriculture est redevenu une priorité stratégique pour bon nombre de pays, que ce soit pour lutter contre la volatilité des marchés agricoles ou au nom de la compétitivité ou de la sécurité alimentaire ». Le Momagri constitue un groupe d’experts qui propose des solutions aux problèmes agricoles internationaux sur la base d’une gouvernance mondiale conciliant le libre-échange et la régulation.
Autre indicateur
Le Momagri a créé son propre indicateur afin de mesurer les soutiens agricoles, baptisé Soutiens globaux à la production agricole et alimentaire. Cet indicateur tient compte des soutiens budgétaires et extrabudgétaires, directs et indirects, tels que l’aide alimentaire intérieure, les mesures fiscales et le taux de change. Le montant de l’aide publique prend alors une autre tournure. Pour les Américains, par exemple, l’aide passe de 30 G$ à plus de 160 G$. Et en répartissant l’aide par habitant, on constate que les États-Unis versent en moyenne 488 $ par habitant, suivis du Canada (270 $), de l’Europe (207 $), du Brésil (189 $) et de la Chine (146 $).
Le Momagri ajoute que l’Europe va à contre-courant des autres puissances agricoles dans le monde en réalisant des soutiens découplés, la clé de voûte de sa politique agricole. Les autres puissances misent sur le soutien à la compétitivité des agriculteurs et la protection face à l’instabilité des marchés agricoles, imprévisibles et incontrôlés.